La chasse, caricature d'un lobby

En ce dimanche 8 octobre, la radio France-Inter diffuse une émission « Interception » qui illustre ce qu’est un numéro de grossière propagande dictée par un lobby : unilatéralisme de l’expression, clichés grossièrement mensongers, recherche des effets de manipulations, refus d’analyser au fond les propos.
D’abord, qu’est-ce qu’un lobby ?
Un lobby n’est ni une association, ni un syndicat, ni un parti politique, ces personnes morales qui concourent à la vie publique en démocratie.
Ce qui fait la force d’un lobby n’est ni le nombre, ni l’ardeur de ses adeptes, ni l’importance morale de ce qu’il porte.
Le lobby repose sur la masse financière mise au service d’intérêts très catégoriels.
Dans l’industrie, la finance et l’agro-affairisme se rencontrent de tels lobbies qui oeuvrent à imposer, souvent sournoisement et par d’obscures pressions, des produits, des molécules, des activités contraires à l’intérêt général.
Par l’ordonnance PETAIN du 28 juin 1941 publiée au JO du 30 juillet, la chasse française s’organise en un lobby artificiellement constitué sur des bases corporatistes : une structure départementale relayée dans chaque commune rurale et, en haut, par une fédération nationale, organisation pyramidale dotée de puissants moyens financiers.
Si cette minorité s’organisait en libres et concurrentes associations, les chasseurs ne pèseraient pas lourd dans la société actuelle.
Ce lobby verrouille tout et transforme nombre de politiciens en pantins grotesques qui vont, répétant des inepties sur le sujet.
Or, le loisir de mort est insoutenable tant d’un point de vue éthique que scientifique.

Scientifiquement parlant, les massacres de faune s’avèrent désastreux à l’heure de la disparition de la biodiversité. Car le chasseur ne « régule » pas le sanglier qui représente son fonds de stand de tirs.
D’ailleurs, la fédération des chasseurs de la DRÔME déplore que les loups « régulent » le sanglier à sa place !
Sous l’angle biologique, la chasse artificialise la faune, détruit les prédateurs, compromet la sécurité et la quiétude des espèces les plus rares et les plus vulnérables.
D’un point de vue éthique, nul ne conteste plus que l’animal soit un être sensible, capable de souffrir.
Les lois (article L214- 1 du code rural, article 515 – 14 du code civil) énoncent clairement cette évidence. Il est vrai que chasseurs et éleveurs concentrationnaires agirent sur le parlement pour que ces énonciations ne soient pas inscrites dans les lois.
Dès lors, ériger en loisir, en récréation ou en amusement le fait de traquer, mutiler, tuer des êtres sensibles est purement abject.
Que répondent les petits GOEBBELS de la propagande cynégétique ?
Rien.
Ils fuient le débat et promeuvent des émissions à la gloire du jeune ou mieux de la jeune chasseresse, car il faut soigner son image et tenter de faire moderne !
Pitoyable, d’un point de vue de l’honnêteté intellectuelle.
Face à ces indigents de la raison, j’affirme qu’être humain, c’est récuser la violence brutale et le sadisme consistant à jouir de l'effroi et de la mort donnés à autrui.
Car l’animal est un autrui, un semblable en sensibilité et en volonté de vivre.
En cela, à la différence des agents de la propagande cynégétique, je n’avance pas masqué et je ne fuis pas l’affirmation d’une éthique : je suis pour l’abolition de la chasse loisir, au même titre et pour les mêmes considérations que je serais pour l’abolition des jeux du cirque, de la torture, des ordalies, de l’esclavage ou de la peine de mort.
Un jour, cette vérité morale éclairera toutes les consciences.
La mort n’est pas un jeu.

Gérard CHAROLLOIS

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