« Tous vivants », en mémoire à notre regretté Jean-claude HUBERT.

Pour un biocentriste contemplant cette époque, l’humanité paraît rouler dans de sombres ténèbres et le processus d’hominisation demeure lointain.

Il y a encore tant d’hommes pour s’imaginer appartenir à ceci ou cela. Ils s’enferment dans des communautés nécessairement dressées les unes contre les autres puisqu’aucune inclusion ne peut exister sans une exclusion. Ce sont les deux faces de la même médaille.

Vous en êtes ou vous n’en êtes pas.

Les nationalismes, les ethnies, les religions et leurs sous-groupes sectaires somment les peuples de s’étiqueter afin de se proclamer élus des dieux, détenteurs de la vraie foi, dépositaire de la vraie civilisation.

Il n’y a là qu’imposture, obscurantisme, ignorance qui font les grands crimes, les guerres, les génocides, les dominations, les discriminations, bien sûr, toujours au nom d’un dieu quelconque miséricordieux, au nom d’une communauté charismatique.

Au fond, les humains ne parviennent pas à quitter le temps des tribus, sans comprendre que ces survivances archaïques génèrent des conflits et des terrorismes.

Il en ira toujours ainsi, aussi longtemps qu’un homme pourra dire à un autre : je ne suis pas de la même appartenance que toi.

Alors, les espèces !

En ces temps de barbaries, comment s’étonner de ce que nombre d’humains, incapables de dépasser leurs identités meurtrières, ignorent l’unité profonde du vivant, la grande solidarité avec tout être éprouvant le principe du plaisir déplaisir.

Pour un biocentriste, l’unique appartenance est celle du règne de la vie.

Qu’avons-nous à faire des scories de l’Histoire, des séquelles des sectes de jadis dont quelques-unes parvinrent à s’ériger en systèmes planétaires, permettant à des forces politiques de cloisonner les peuples et les empires.

De toutes les régions de la terre, le Proche-Orient est celle qui souffre le plus de ces divisions historiques et des méfaits théocratiques.

La violence y atteint un paroxysme douloureux pour les victimes de ces identités closes sur elles-mêmes.

Crispés sur leurs appartenances, des humains, oublieux de l’unité du vivant, cultivent leurs haines inexpiables en invoquant des mythes farfelus pour s’affronter, s’entre-tuer indéfiniment.

L’hominisation implique le dépassement des tribus.

« Tous vivants » est notre seule identité, par-delà les nations, les races, les espèces.

Le communautarisme enfante la guerre et le spécisme la chasse et la corrida.

La chasse, mort loisir, est un succédané de la guerre.

La corrida un ersatz de la torture.

Entre la chasse et le meurtre n’existe qu’une différence de degré, pas de nature.

L’homme inflige à l’animal ce qu’il ne peut faire momentanément à d’autres hommes et qu’il fera dès que les circonstances ouvriront les portes de la violence.

Le fusilleur fusillera et l’égorgeur égorgera l’ennemi à l’instar de ce qu’ils infligèrent à l’éléphant ou au mouton.

Sans la souffrance, sans le sang, sans la peur, la chasse et la corrida perdraient tout intérêt pour les addictifs de la pulsion de mort.

Il faut que cela fuit, palpite, agonise pour que les tueurs éprouvent un inquiétant plaisir.

La chasse et la corrida jettent une ombre sur nos sociétés malades des tares humaines.


Gérard CHAROLLOIS


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