Comment taire notre émotion, notre juste colère, notre nausée face aux assassinats perpétrés, ici et maintenant, comme dans d’autres sites, par des islamistes fanatisés.
Cette idéologie tua, le 7 janvier dernier, nos amis de CHARLIE-HEBDO.
En Syrie, en Tunisie, en Egypte, en Somalie, au Mali, les mêmes barbares violent, réduisent en esclavage sexuel, posent des bombes, égorgent, décapitent et même brûlent vifs des personnes qui ne leur firent pas le moindre mal.
Cette guerre asymétrique, aux allures de Moyen-âge, va durer.
D’autres meurtres ensanglanteront nos pays.
Par-delà cette émotion légitime, il y a lieu de s’interroger sur le sens de ce terrorisme au nom d’un dieu.
Assiste-t-on à un retour de l’obscurantisme religieux, avec ses guerres de religions ?
Il faut constater une montée de l’intégrisme islamique avec des attitudes ostentatoires, une volonté de réanimer les traditions, de se cramponner à des identités communautaires, terreau favorable au djihadisme.
D’autres religions, en Inde et à Jérusalem, notamment, connaissent de telles poussées de fanatismes, de replis sur des rites sombres et grotesques.
Ce qui caractérise, tous ces intégrismes obscurantistes est le refus de la science, de la démocratie, de la libération de la femme, de la prise en considération de la sensibilité animale.
En fait, ces intégristes aspirent à revenir 1500 ans en arrière.
Ils conchient la raison, la liberté, la vie et célèbrent la pulsion de mort.
Mais, loin de marquer un « renouveau du fait religieux », ces crimes représentent les convulsions de sociétés théocratiques à l’agonie.
Ils tuent parce que leur idéologie se meurt, parce que les valeurs, les préceptes établis dans les caravanes du désert il y a plus de mille ans, se dissipent devant les Lumières.
A terme, tous ces intégristes obscurs perdront la guerre.
L’émancipation de la femme, la liberté de mode de vie et de pensée, l’élargissement du cercle de l’empathie à tous les êtres vulnérables l’emporteront, mais, pour l’heure, il convient d’adopter, concrètement, des mesures politiques afin de prévenir les assassinats.
Les dirigeants, les services en charge de la sécurité publique, font un travail remarquable permettant de faire échec, neuf fois sur dix, aux attaques djihadistes.
On peut encore faire mieux.
Laissons partir en Syrie, ceux qui veulent y mourir en martyrs, car le problème n’est point leur départ, mais leur retour éventuel.
Admettons que la démocratie ne pourra fleurir au Proche Orient que lorsque culturellement, la religion sera extirpée du champ politique et sera ramenée au rôle qu’elle joue en Occident, à savoir, une consolation purement individuelle, pour ceux qui en ont besoin.
Aussi longtemps que le religieux dominera ces sociétés, celles-ci sécréteront des terroristes et souffriront d’atroces guerres équivalentes à celles que connut l’Europe au 16ème siècle.
Ce matin, je pense aussi à nos regrettés amis CABU, Bernard MARIS et tous les autres.
Ils sont morts prématurément parce que quelques demeurés préfèrent un arrière-monde mythologique à la vie.
Aujourd’hui, nous devions manifester, à GUERET, contre l’élevage concentrationnaire.
Les ténèbres en ont décidé autrement.
Humanité : quand sortiras-tu de ta préhistoire ?
Gérard CHAROLLOIS
Rodolphe