Envolées lyriques

 

 


par David JOLY - Vice Président de la CVN


«Il n’y a aucune tolérance pour le terrorisme ni pour ceux qui utilisent des armes pour tuer. »

« Nous buterons les terroristes jusque dans les chiottes. »

« Nous ne tolérerons pas plus longtemps qu'une poignée d'excités utilise la provocation pour crier sa haine et empêche, par des méthodes fascisantes, notre liberté de culte. »

Le terrorisme, le fascisme, ces grands ennemis de toujours de l’humanité. Dès lors, lorsque des individus s’engagent à les combattre, nous ne pouvons que nous en réjouir. Pour ne prendre que l’exemple de notre pays, qu’en serait-il advenu si toutes ces femmes et tous ces hommes de cœur, emplis d’un courage incommensurable, n’avaient combattu au péril de leur vie (qu’ils perdirent souvent d’ailleurs) cette incarnation de l’horreur qu’était le régime nazi ?

Clamer haut et fort, avec plus ou moins de raffinement, son rejet de toute oppression utilisant les armes et débouchant sur la mort ne peut être qu’applaudi des deux mains.

En s’assurant bien sûr, au préalable, que dans de telles envolées lyriques, les rôles ne soient inversés. Car c’est bien souvent le trait de caractère du fasciste ou du terroriste de service : bien qu’il sème lui-même le chaos et la mort, il est persuadé de représenter le bien commun et de combattre le mal. Démonstration :

«Il n’y a aucune tolérance pour le terrorisme ni pour ceux qui utilisent des armes pour tuer. »Des mots qui couleraient de sens s’ils avaient été utilisés envers Al Qaeda, Ansar Dine ou toute autre organisation terroriste. Seulement ils ont été prononcés par Bachar al-Assad envers son propre peuple qu’il massacre depuis des mois.

« Nous buterons les terroristes jusque dans les chiottes. »

Là c’est dit de façon beaucoup moins poétique ! Et la violence pour combattre la violence, ça laisse bien sûr à désirer, même si malheureusement c’est parfois l’unique alternative. Des paroles de ce grand démocrate répondant au nom de Vladimir Poutine (vous savez, celui qui fait assassiner les journalistes et emprisonner les artistes dénonçant sa façon de gouverner le pays), clamées juste avant de bombarder la Tchétchénie au motif d’un éventuel lien entre les attentats subis par Moscou et certains ressortissants de cette république désormais indépendante du joug soviétique.

Le dictateur habillé du costume de persécuté, voilà un grand classique de notre histoire universelle.

Pardon ? Vous dites ? Et la dernière phrase ?

« Nous ne tolérerons pas plus longtemps qu'une poignée d'excités utilise la provocation pour crier sa haine et empêche, par des méthodes fascisantes, notre liberté de culte. »

À votre avis ? Des Coptes égyptiens dénonçant la destruction de leurs églises par quelques intégristes musulmans ? Pas du tout. Des bouddhistes en colère suite à la destruction à la dynamite des statues multiséculaires de leur guide spirituel par les Talibans ? Vous n’y êtes pas.

Non, cette menace à peine voilée a été formulée fin 2012 en France, à Amiens, par des amateurs de chasse à courre se rendant à leur traditionnelle messe de Saint Hubert. Il faut les comprendre : plusieurs éco-terroristes les ont menacés aux alentours de l’église avec leurs dangereuses armes de destruction massive : ces fameuses pancartes qu’ils brandissent bien haut et ces banderoles aux slogans haineux réclamant le respect du Vivant. Des militants de l’empathie qui ont eu pour réponse le jet d’une tête de sanglier par l’un des pèlerins du jour venu écouter le concert de trompettes de Jéricho pour nostalgiques de la féodalité…

DJ.


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