Le chantage des tueurs de petits oiseaux

Les chasseurs privés de leurs petites proies sans défense menacent de ne plus remplir leurs missions de service public.
La guerre à la Nature orchestrée par les tueurs de la faune sauvage ne connait aucune limite, les chasseurs créant sans cesse le flou entre la chasse-loisir et la régulation, entre intérêts privés et intérêt général.
Ainsi, les chasseurs opposent les alouettes, petits oiseaux sans défense en voie de disparition, aux sangliers en surpopulation de leur fait, provoquant des dégâts agricoles indemnisés par l’argent public versés aux Fédérations des chasseurs.
Sanglier pauvre victime du délit de « sale gueule » qu’ils surnomment « La bête noire ».
Les pleins pouvoirs donnés aux chasseurs depuis 1941 sont de plus en plus contestés au vu des résultats tant sur le plan de la régulation que de l’argent public mais aussi sur le plan éthique et droits des citoyens non-chasseurs d’accès à la Nature.

Le principe général du Code de l’Environnement est bafoué par les chasseurs et leurs complices :
« La gestion durable du patrimoine faunique et de ses habitats est d’intérêt général »

La tactique du chasseur : Prétendre être méprisés ou pas écoutés par l’Etat, brailler être décriés abusivement par les opposants à la chasse, réclamer de l’argent public pour pallier le déséquilibre financier des dégâts de sangliers, se plaindre des prédateurs qui éliminent à leur place les sangliers, se plaindre de l’absence de prédateurs qui ne régulent plus les sangliers, c’est la stratégie des chasseurs.

La tactique des chasseurs c’est jérémiades et plaintes incessantes pour se victimiser et obtenir d’avantages de privilèges.
Ils ont ainsi obtenus : permis de chasse moins cher, extension des périodes de chasse, dérogations extensives, augmentation des subventions publiques, bail de chasse dans les forêts des collectivités territoriales et autres avantages, etc…
Les chasseurs-pyromanes ont fait pulluler les sangliers par leur gestion délibérée pour obtenir toujours plus d’autorisations de chasser partout et tout le temps.[1]

La régulation des sangliers qui font des dégâts dans les cultures, non protégées, est devenue une mission de service public source de plaisir de la chasse, de versement d’argent public, d’une espèce d’aura sur l’utilité des tueurs d’animaux sauvages.

Ainsi, les chasseurs utilisent « l’excuse du sanglier » pour faire du chantage pour leur chasse-loisir, chasses traditionnelles consistant au plaisir de tuer les petits oiseaux et même les oiseaux plus gros telles que les oies migratrices.

En effet, depuis plus de 13 ans le Conseil d’Etat annule l’arrêté ministériel annuel autorisant la prolongation de la chasse aux oies en février, arrêté pris à la demande des chasseurs, en toute illégalité.[2]

Cette fois-ci, ce sont les petits oiseaux de nos campagnes dont les alouettes, « gentille alouette », cibles des tueurs invétérés qui s’acharnent dans ce loisir morbide alors même que les oiseaux disparaissent et que les scientifiques alertent sur cette réalité.

Afin de parvenir à leurs fins, les tueurs de petits oiseaux voulaient les attraper pour les compter afin de prétendre pouvoir affirmer qu’en tuer ne les extermineraient pas tous immédiatement.

Dans le Lot-et-Garonne, les tueurs mécontents font du chantage au préfet
Puisque les chasseurs ne peuvent plus tuer les petits oiseaux, ils refusent de tuer les sangliers qu’ils ont fait proliférer.

Ainsi, ils refusent de faire les missions de service public, qui leur apportent moultes privilèges, et qu’ils ont tant réclamées :

-prélèvements de grand gibier,
-participer aux battues administratives
-piégeage en zone urbaine et péri-urbaine,
-surveillance sanitaire.[3]
-Les « prélèvements » de grand gibier, c’est-à-dire les massacres de sangliers et cervidés sont le prétexte à la chasse-loisir et à éviter l’indemnisation obligatoire versée par les chasseurs aux agriculteurs.

Il est surprenant qu’ils veuillent avoir plus de remboursements de dégâts à verser en conséquence de leur refus de régulation !

-Les battues administratives sont le symptôme d’une mauvaise gestion de la faune sauvage par les chasseurs !
-Le piégeage est de la compétence des piégeurs, catégorie à part des chasseurs tel que mentionné dans l’article R421-30 du Code de l’Environnement

I. La commission départementale de la chasse et de la faune sauvage est présidée par le préfet et à Paris, par le préfet de police. Elle comprend :

1° Des représentants de l’Etat et de ses établissements publics, dont le directeur départemental de l’agriculture et de la forêt, le directeur régional de l’environnement, le directeur régional de l’Office français de la biodiversité ou, à défaut, un représentant désigné par le directeur général, ainsi qu’un représentant des lieutenants de louveterie ;
2° Le président de la fédération départementale des chasseurs et des représentants des différents modes de chasse proposés par lui ;
3° Des représentants des piégeurs ;
5° Le président de la chambre d’agriculture du département et d’autres représentants des intérêts agricoles[4]
Les chasseurs veulent donc aussi cesser la surveillance sanitaire c’est-à-dire les zoonoses transmissibles aux élevages agricoles!
Entre autres zoonoses, la peste porcine africaine[5].
On voit bien la collusion entre tous les tueurs, chasses-loisirs, chasses « traditionnelles », chasses cruelles (vénerie), piégeurs, qui souvent s’associent à d’autres tortionnaires pour faire nombre (tauromachie) comme la liste européenne annoncée par le président des chasseurs en témoigne.
Si les chasseurs du Lot-et-Garonne persistent dans leur chantage, on espère la fin des subventions publiques et l’occasion d’un audit de la FDC (fédération départementale des chasseurs) ainsi qu’un débat public sur la gestion de la faune sauvage avec les associations de protection de l’Environnement et les autres usagers de la Nature.
Il est peu probable qu’il y ait une réaction des agriculteurs, victimes de cette mauvaise gestion puisqu’ils sont souvent eux-mêmes chasseurs et, de plus, membres de la CDCFS (commission départementale de la chasse et de la faune sauvage) au titre de représentants agricoles, leurs participations étant sans incidence sur les décisions des chasseurs !
En effet, ils peuvent s’adonner à leur loisir la chasse et, en même temps, être indemnisés par la fédération, sans aucune obligation de protéger leurs cultures.
Ailleurs, les chasseurs font aussi du chantage
Dans le Haut-Rhin, la FDC avait refusé de chasser en 2021 et s’était opposée au préfet[6]
Dans la Drôme, les chasseurs se plaignent de l’absence de sangliers à cause des prédateurs naturels.
Leur chasse-loisir et mission de service public de régulation des sangliers n’a plus d’animaux à tuer et ils s’en désolent. Là encore, constatation est faite que la gestion de la faune sauvage n’intéresse les chasseurs que lorsqu’elle permet leur chasse-loisir[7].

La gestion de la faune sauvage est d’une totale incohérence, soumise au diktat des chasseurs qui, d’une part, sont à l’origine des autorisations de chasser préfectorales et, d’autre part, contestent les décisions préfectorales qui ne leur donnent pas satisfaction.
Ainsi, des décrets tentent d’apporter des réponses factuelles bien vite annulées par d’autres décrets sous pression des chasseurs :
Décret n° 2022-1337 du 19 octobre 2022 portant diverses dispositions pour la maîtrise des populations de grand gibier.
Décret n° 2020-59 du 29 janvier 2020 relatif à la période de chasse du sanglier en France métropolitaine.
Consultation publique été 2023 projet d’arrêté modificatif[8] :
Les chasseurs se vantent de leur pouvoir sur le pouvoir politique
« Le chef de l’Etat a rappelé qu’il avait pris des engagements personnels très clairs durant la campagne présidentielle, notamment au congrès de la FNC et qu’il avait lui-même souhaité que François Patriat négocie et signe les 30 propositions de réforme proposées par le monde de la chasse au nom de la République en Marche dans le cadre des élections législatives[9]. »

« Ce retard dans la publication de ce décret constitue une véritable provocation ![10] »

L’arrêté de 1982 relatif à la pratique de la vènerie a été modifié pour que la pratique de la chasse à courre soit cadrée lorsque l’animal de grande vénerie se retrouve en zone habitée. C’était une demande du Président de la République, faite à Willy SCHRAEN le 15 février dernier…
Le travail préparatoire important conduit par la FNC avec la Société de vénerie a permis de traduire dans cet arrêté ce qui est déjà établi dans la charte des veneurs…
Cet arrêté renforce également, comme cela avait été souhaité, le rôle des présidents de fédération dans la procédure de délivrance ou de renouvellement des attestations de meutes. Leur avis est désormais préalable et obligatoire[11].
Certains préfets tentent d’agir, en limitant le nourrissage des sangliers, qui perdent de plus en plus leur statut d’animal sauvage pour devenir des animaux d’élevage nourris par les chasseurs.
Cette décision est contestée par les chasseurs[12] !
Les pleins pouvoirs donnés aux chasseurs depuis 1941 sont de plus en plus contestés au vu des résultats tant sur le plan de la régulation que de l’argent public mais aussi sur le plan éthique et droits des citoyens non-chasseurs d’accès à la Nature.[13]
La chasse dans sa réalité est bien loin de l’intérêt général imposé par l’article L420-1 du Code de l’environnement : « La gestion durable du patrimoine faunique et de ses habitats est d’intérêt général »[14]

Lili - Adhérente de la Convention Vie et Nature

[1]https://www.lpo.fr/qui-sommes-nous/espace-presse/communiques/cp2022/degats-de-sangliers-les-chasseurs-pompiers-pyromanes

[2]https://www.lpo.fr/qui-sommes-nous/toutes-nos-actualites/articles/2019/le-conseil-d-etat-annule-une-nouvelle-fois-la-prolongation-de-la-chasse-aux-oies-migratrices-en-fevrier

[3]https://www.ladepeche.fr/2023/11/02/sestimant-meprises-par-letat-les-chasseurs-de-lot-et-garonne-vont-ils-refuser-les-battues-administratives-11556548.php?fbclid=IwAR2elfVvl4-ODRByDXPwdSqlwEmV-6-AFFcvj4WnWk9F9N1JW3P5duxvW9I

[4]https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000046010243/2023-11-04/

[5]https://agriculture.gouv.fr/peste-porcine-africaine-campagne-de-prevention-pour-proteger-le-territoire-francais

[6]https://www.dna.fr/environnement/2021/02/08/contraints-de-chasser-daims-et-cervides-les-chasseurs-haut-rhinois-preparent-la-riposte

[7]https://lareleveetlapeste.fr/drome-les-chasseurs-se-plaignent-de-la-diminution-des-sangliers-causee-par-les-loups/

[8]https://www.aspas-nature.org/chasse-des-sangliers-12-mois-sur-12-le-nouveau-cadeau-de-macron-aux-pseudos-regulateurs/

[9]https://www.fdc62.com/infos-actus/flash-info/505-flash-info-fnc-le-president-de-la-republique-lance-les-reformes-de-la-chasse-francaise

[10]https://www.fdc42.chasseauvergnerhonealpes.com/wp-content/uploads/sites/6/2020/01/2019_12_31_Flash-Info-chasse-du-sanglier-en-mars.pdf

[11]https://www.chasse44.fr/images/6_actu/FNC/20181129-Flash%20Info%20du%20CNCFS%2029%2011%2018.pdf

[12]https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/indre-et-loire-la-prefecture-veut-couper-les-vivres-aux-sangliers

https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/indre-et-loire-l-interdiction-de-l-agrainage-est-une-fausse-bonne-idee

[13]https://www.docdroid.net/x5k4n7D/excuse-du-sanglier-vf-pdf

[14]https://www.ecologie-radicale.org/media/editos/2139-la-preuve-de-ce-qu-ils-sont-2

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