Pour en finir avec la société mercantile.

En 1945, l’Europe était ruinée, ses chemins de fer détruits, ses villes endommagées, sa production agricole et industrielle compromise.

Exsangue, la France édictait des lois sociales, proclamait des normes généreuses, prônait la redistribution et le vrai progrès, celui des mœurs et des manières et non celui du profit.

En ce temps-là, le mot « réforme » signifiait des garanties nouvelles, des salaires améliorés, des services publics renforcés. Le mot « réforme » n’était pas détourné de son acception positive par les tenants des sacrifices.

Mais, en ce temps-là, l’Etat prenait le contrôle de 40% de l’appareil de production.

Après 70 ans de paix, de croissance quantitative continue, de gains de productivité, d’innovations techniques comme l’humanité n’en connut jamais, l’heure est aux régressions, aux « crises », à la précarisation, le tout accompagné d’un massacre de la nature, d’une détérioration du cadre de vie des hommes et de la mort de la biodiversité.

Quel éclatant échec du système qui dégrade le climat, aggrave les inégalités sociales, crée des frustrations et compromet la vie sur terre.

Pour masquer cet échec qui vaut bien celui du soviétisme du siècle passé, les propagandistes du système anesthésient l’opinion par des « éléments de langage » et de faux problèmes, du genre : « va-t-on retrouver des points de croissance ? Va-t-on connaître une pause fiscale ? Y aura-t-il une embellie sur le front du chômage ?  Va-t-on réduire le déficit budgétaire ? ».

Faute d’aller à la racine des difficultés, ces zélateurs agitent le fumigène et le feront aussi longtemps que les peuples n’auront pas compris qu’on les abuse pour satisfaire la course aux profits d’une infime minorité.

Ici, en DORDOGNE, les habituels lobbies mercantiles se mobilisent pour créer un axe à camions Nord-sud, à deux fois deux voies, au nom du « désenclavement ».

Il y a vingt ans, les mêmes affairistes voraces manoeuvraient pour obtenir une autoroute Est-Ouest, au nom du même merveilleux « désenclavement ».

Ils l’obtinrent sans que les populations n’éprouvent le moindre bénéfice en terme de créations d’emplois, habituel alibi pour leurs malfaisances contre nature.

Ailleurs, les lobbies du BTP, les chambres de commerce, les élus locaux ne cessent d’imaginer des déviations, des barrages, des lignes à très grande vitesse, des zones commerciales, des tours à bureaux, pour capter l’argent public au profit de quelques individus tout disposés à anéantir la nature pour s’enrichir.

En fait, la politique est dominée par des intérêts sordides, très privés qui tentent de parer de vertus publiques leurs opérations purement spéculatives.

Un grand axe routier nouveau, ici et ailleurs : ce sont des dizaines de milliers de riverains victimes de nuisances et ce sont des pollutions, des gaz à effet de serre, du trafic de marchandises sur camions en plus et surtout un massacre des innocents : oiseaux, amphibiens, mammifères.

En France, il y a des milliers de « SIVENS ».

Partout, les entreprises veulent bitumer, bétonner, aménager, pour « créer des emplois » !

L’imposture est aussi énorme que l’est le crime contre la terre.

Depuis 70 ans, les entreprises coulent l’asphalte et le béton, anéantissant une superficie d’un département Français tous les sept ans sous l’urbanisation.

Pour quel résultat ?

Les faits se passent de commentaire.

Quand ils auront tout bétonné que feront-ils pour spéculer encore ?

Vous entendrez plus d’un résigné soupirer, face à ces projets : « C’est le progrès ».

Magnifique progrès qui extermine la biodiversité, enferme les hommes dans un univers artificialisé et, en bout de course, exige des « réformes », c’est-à-dire des sacrifices et la paupérisation.

Le système « libéral » n’a pas inventé la cupidité. Elle lui préexistait. C’est une tare de l’animal humain qui remonte à la nuit des temps. Les monarques et seigneurs d’antan tuaient pour accaparer l’or, ce métal qui ne sert à rien.

Ce qui est nouveau, en notre temps, est que cette cupidité n’est plus contenue par l’obscurantisme, la superstition qui, autrefois, contrariaient l’esprit de lucre.

Aujourd’hui, sur la planète, la première religion est celle de l’argent, nocive à l’instar de tout opium du peuple.

Que peut-on lui opposer ?

Pourquoi pas l’amour de la nature ?

Changeons les paradigmes radicalement, pour sauver l’arbre, l’animal et l’homme.

Le mercantilisme doit céder la place à une société fondée sur l’épanouissement du vivant, la maîtrise d’une économie au service de l’humain et non maître du monde.

Des fonctions aussi importantes que la santé, l’éducation, la justice, la sécurité publique, la protection de la nature ne doivent plus être soumises à des comptabilités d’épicerie. La monnaie doit financer ce qui n’a pas de prix.

En aucun cas, l’Etat et les services publics ne sauraient dépendre de l’emprunt sur le marché financier, sous peine de subir la dictature du Marché, la fin de la démocratie. C’est ce qui advient présentement.

En 1973, les « libéraux » imposèrent ce mode de financement public qui aboutit aux résultats budgétaires que nous subissons.

Le commerce, les intérêts privés exercent une emprise qui conduit aux désastres sociaux et écologiques.

Proposons une sortie de secours, une rupture avec le mercantilisme avilissant et délétère.

La liberté de nuire à autrui et à la planète pour s’enrichir n’est pas une liberté recevable.

C’est une oppression par quelques-uns et une guerre faite à la nature.

Amis résistants, ne les laissez pas nuire. Faites échouer les « SIVENS », partout où le productivisme forcené sévira .

Choisissez le parti de la vie.

Rejetez la servitude volontaire des tenants du mercantilisme.


Gérard CHAROLLOIS


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