La probabilité de la chute

Par cupidité, l’homme va sans doute s’auto-éliminer.
Bon débarras ?
Les scientifiques lancent des appels pressants : mort de la biodiversité, climat, pollutions chimiques par les molécules industrielles et surtout agricoles.
Mais le message n’imprime pas. L’opinion publique fuit dans le négationnisme des alertes.
La pollution chimique imposée par les producteurs en mal de profits faciles pourrait bien être la bombe qui stoppera la nuisance d’homo-economicus.
Les très petits hommes qui gouvernent viennent de céder à une poignée d’agro-affairistes armés de gros tracteurs et masqués en bucoliques paysans, racines sociologiques de la population, donc intouchables.
Or, tout ceci n’est qu’une imposture.
La FNSEA et autre coordination rurale (syndicat ultra-réactionnaire) ne représentent, à l’instar du lobby chasse, qu’une minorité tapageuse que des politiciens inconsistants confondent avec une volonté démocratique.
Que veulent les entrepreneurs agricoles et industriels ?
Pas de normes, freins à leur appétit de lucre et pas de contrôle, car il faut pouvoir frauder le peu qui resterait.
Il leur faut produire au maximum pour gagner le maximum.
En « nourrissant les hommes » ? En assurant « la souveraineté alimentaire » du pays ? Non, billevesées !

Ces hommes d’affaires exportent des céréales et accumulent de l’argent.
Pas de règle, pas de limite aux empoisonnements des sols et des eaux, pas plus qu’aux privilèges fiscaux.
Tout cela au nom de la misère des petits paysans tellement malheureux que l’un d’entre eux se suicide tous les deux jours !
Pour les féodaux des grands lobbies, la disparition de la biodiversité n’a aucune importance.
Et puis, si leurs biocides génèrent des pathologies humaines, l’essentiel sera de le taire le plus longtemps possible pour ne pas nuire aux affaires.
Si l’empoisonnement du milieu de vie s’avérait définitif et irrémédiable, s’il n’était plus possible de trouver de l’eau exempte de toxique, il suffirait de le cacher jusqu’au bout comme les marchands de tabac nièrent longtemps les méfaits de la poudre à cancer.
Que les paranoïaques effrayés par les traînées d’avions se rassurent : point n’est besoin d’user d’un tel procédé farfelu pour stériliser les humains. L’agriculture va s’en charger plus efficacement par ses biocides.
Donc, pour les agro-affairistes, pas de pause dans l’épandage des pesticides, ce qu’entérine le gouvernement du jour. Il n’était pas nécessaire d’attendre, ce qu’annoncent les sondages, que les réactionnaires, (chasse, pesticides, béton, bitume et corruptions) deviennent majoritaires au parlement européen et en ce pays pour obtenir ce funeste résultat.
Les normes édictées en faveur de la biodiversité sont suspendues, de fait, par le pouvoir.
La nature a une police : les 1500 agents de l’OFB (office français de la biodiversité) qui veillent au respect des lois et règlements écologiques.
La FNSEA n’aime pas les agents de l’OFB.
Lors des manifestations récentes, les locaux et agents de cet office furent souillés, insultés, menacés, sans que le ministre de l’intérieur s’en émeuve.
Alors, le « jeune » premier ministre brise cette police de la nature en indiquant qu’elle sera mise à la disposition des préfets.
Difficile de concevoir une politique plus irresponsable que celle suivie ou simplement annoncée par la Macronie !
Or, ce qui monte à l’horizon n’annonce guère de progrès pour l’arbre, l’animal et l’homme, pour la viabilité de la Terre.
Les lobbies ont de beaux jours devant eux même s’ils préparent la chute finale.
La Terre a mal à sa biosphère.
L’homo-economicus est une gale qui la ronge.
La Terre saura s’en guérir, puisqu’elle en a vu d’autres !
J’ai toujours pensé que l’option était entre muter ou disparaître.
Nous ne nous acheminons pas vers un meilleur respect du vivant.
Suis-je pessimiste ?
Pas du tout, puisque par mutation ou disparition, d’une manière ou de l’autre, l’ennemi de la Terre est condamné et c’est une excellente nouvelle.

Gérard CHARO

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