Les fossoyeurs de la démocratie

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Selon une information délivrée par la presse, le ministre de la justice, ex-ministre de l’intérieur, manderait aux procureurs de la république de veiller à la protection des élus ayant voté la loi DUPLOMB (les bons élus).
Combien est révélatrice cette imposture !
La loi doit être la même pour tous.
Les personnes, élues ou non, partisanes ou opposantes, favorables à telle pensée ou à telle autre, doivent bénéficier de la même et égale protection des lois.
Le néofascisme gangrène tous les esprits.
Pour le ministre, un élu tenant de la loi DUPLOMB mérite la vigilance des gendarmes.
En revanche, un élu opposé à la loi DUPLOMB ne mérite pas cette protection ?
Mais où est la violence ?
Depuis des mois, des nervis de commandos dits agricoles saccagent les biens publics et les locaux associatifs.
En réponse aux millions de signataires de la pétition contre la loi DUPLOMB, de prétendus agriculteurs ont dégradé le local du parti Europe-Écologie les Verts à TOULOUSE et la permanence d’une députée des DEUX-SEVRES, Madame Delphine BATHO, qui a sans doute le grand tort d’être opposée à la loi DUPLOMB.
Que deviennent la démocratie, l’état de droit, la probité et l’impartialité des pouvoirs publics ?
Il est vrai que ce ministre osait affirmer, naguère, que des manifestants (sans doute gauchistes !) venaient à SAINTE SOLINE attaquer la république qui n’était qu’un trou FNSEA dans un champ !
Pour servir des intérêts très privés et très sordides, ce pouvoir politique, fruit d’un inceste entre le monde malodorant de l’argent et la politique, piétine les principes les plus fondamentaux de l’éthique démocratique.
Ecoutez-les parler ces mondains : « nos agriculteurs » et souvent « nos chasseurs ».
Ce « nos » n’a rien d’affectif.
C’est le possessif du maître qui méprise le « bon arriéré » qu’il faut comprendre et confiner en son arriération sous peine d’encourir sa colère primaire si on s’avisait de le contrarier.
Les commandos agricoles qui exercent des violences, des menaces, qui suscitent des troubles, qui intimident les pusillanimes politiciens, ne représentent que quelques centaines d’énervés.
Le défi tient à ce que les hommes au pouvoir servent les firmes, les oligarques et donc, en cette affaire, les marchands de biocides.
Alors, je rappelle au ministre oublieux des devoirs de sa charge, ce principe premier : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit ».
Toute violence est condamnable, quel qu’en soit l’auteur, quelle qu’en soit la victime.
Malheur aux sociétés qui oublient ce devoir de probité.
Partout dans le monde les droits de l’homme reculent, les sentiments les plus élémentaires dictés par l’empathie disparaissent.
Le mal sévit avec ses guerres, ses génocides, mais aussi grâce à la complicité de la lâcheté des fossoyeurs de l’état de droit.