L’arbre et la forêt

Imprimer

La Nature ignorée, violentée, exploitée, bafouée par homo economicus se meurt.
Par excellence, la forêt, église verte, est le milieu naturel originel.
Selon des études menées par une université américaine, la Terre porterait encore trois mille milliards d’arbres, ce qui est sans doute un ordre de grandeur !
Mais selon ces études, le grand nuisible, en douze mille ans et depuis l’émergence de l’agriculture, a fait disparaître la moitié des arbres de la terre.
Autre donnée scientifique, la moitié des arbres de la planète peuplent les zones tropicales où ils sont massivement abattus au profit de l’agro-productivisme, notamment au Brésil présidé par le réactionnaire Bolsonaro, agent de son lobby agricole.
Et en France, quels sont les ravages de l’exploitation frénétique ?

Les autorités anesthésient l’opinion en soutenant que tout va bien et que la surface forestière ne cesse de croître : dix sept millions d’hectares à ce jour, alors qu’elle n'était que de sept millions d’hectares au début du 19ème siècle.
Malgré le bétonnage de l’équivalent d’un département tous les sept ans en France, la superficie boisée augmente.
Merci à la FNSEA dont la politique ultra-productiviste, consommatrice de poisons divers et variés, amatrice d’usines à viande et à œufs, tue les paysans et concentre les productions végétales et animales en abandonnant les secteurs moins rentables.
Oui, la surface arborée augmente mais la forêt disparaît.
Paradoxe ?
C’est qu’une forêt n’est pas une usine à bois, une plantation d’arbres homogènes, tous de la même espèce, bombes à retardement pour les explosions d’invasions d’agents pathogènes : virus, bactéries, champignons, insectes.
Pour faire du profit, certains forestiers promeuvent des champs de résineux dont ils attendent un rendement sur une période de trente ans.
Ces plantations vulnérables d’arbres de « rapport » ne sont pas des forêts.
La forêt implique la diversité végétale, des sortes d’arbres et d’arbustes favorables à la faune et à l’ensemble de la biodiversité.
Pour la Nature, les vieux arbres offrent des abris irremplaçables pour nombre d’animaux : petits mammifères, oiseaux cavernicoles, chauves-souris.
Certains « élus locaux » se piquent d’écologie en radotant : le bois est une excellente énergie renouvelable et nous créons de grandes chaudières collectives brûlant le bois des forêts locales.
De tels usages aboutissent à l’anéantissement de tout couvert forestier en quelques décennies dans une région victime de ces infrastructures.
Energie renouvelable, oui, mais il faut près d’un siècle pour faire une vraie forêt.
Pour créer une forêt primaire, il faudrait laisser en évolution libre une superficie de plusieurs centaines d’hectares pendant huit cents ans.
Donc, dépêchons-nous, il est urgent d’agir.
La forêt régule le climat, mais les arbres sont victimes des sécheresses générées par la crise climatique.
Faut-il intervenir ?
Oui, mais en respectant des critères éthiques et scientifiques.
Par exemple, il est souhaitable d’introduire des chênes méditerranéens dans des forêts plus septentrionales pour permettre des hybridations végétales et l’émergence de descendances plus résistantes au manque d’eau en été.
Mais que savent les politiques et gouvernants des sciences de la Nature ?
Rien. Ce sont des banquiers, des affairistes, des agents des milieux financiers.
L’actuel président, brillant communicant, après avoir invoqué solennellement l’écologie nomme à l’environnement des ministres issus du monde du commerce, des assurances, de l’industrie, femmes d’affaires qui n’ont jamais manifesté un grand intérêt pour la biologie, l’éthologie, la botanique, la génétique, ni par leurs formations, ni par les centres d’intérêts militants.
Un bon communicant doit déclamer sa foi d’autant plus fort qu’il n’en a pas !
En macronie, rien n’est écologique.
Ni la faune, ni la flore, ni les milieux naturels ne seront à l’abri des agressions des tueurs, des cupides, des prévaricateurs.
Mais l’opinion l’ignore et il y a encore des gens pour croire à la parole des gouvernants !
Qu’il est donc facile de duper les hommes !


Gérard CHAROLLOIS