Quand le président des chasseurs rêve de milice

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Les anciens disaient que « JUPITER rend fous ceux qu’il veut perdre ».
L’étrange président de la fédération nationale des chasseurs nous a habitué aux déclarations grotesques, outrancières, exquises pour ceux qui caricaturent la chasse.
Confronté au rejet du loisir de mort par l’opinion publique, à la baisse constante des effectifs de ses adeptes, aux accidents incessants imputables à la chasse, la trouvaille du président des chasseurs ne manque pas de faire honneur à son esprit.
Il propose de transformer les chasseurs en une police privée rurale.
Une police privée !
Cela s’appelle une milice.
Bien sûr, cette « merveilleuse » idée n’a aucune chance d’aboutir à une concrétisation dans le contexte d’une démocratie, d’un état de droit et les politiciens les plus serviles envers les chasseurs ne suivront pas le personnage dans son rêve de transformer les chasseurs en supplétifs de la gendarmerie.

Bien sûr, dans tout autre contexte politique, la garde rurale pourrait séduire les amateurs de services d’ordre bottés.
Voilà une suggestion qui ne risque guère d’améliorer l’image du chasseur.
Promeneurs, ramasseurs de champignons, automobilistes, habitants de la campagne, vous savez ce que représente la chasse (son insécurité, son envahissement de tous les espaces boisés, des sentiers, des routes durant sept mois de l’année).
Mais, par-delà certains dirigeants du lobby chasse qui sont ce qu’ils sont et tels qu’ils se révèlent, les vrais coupables de cette insécurité, de la destruction de notre faune, sont les hommes politiques qui, par mépris du peuple, flattent le monde de la chasse.
La chasse : un loisir populaire ?
Quelle erreur.
Les chasseurs sont moins d’un million en France, à ce jour, d’après leurs propres chiffres (984.000).
Toutes les enquêtes d’opinion prouvent que l’immense majorité des Français souhaitent moins de chasse, des dimanches sans chasse, moins de pressions sur l’espace rural et sur les espèces naturelles, plus de respect pour l’animal.
Combien de temps faudra-t-il, combien d’élucubrations cynégétiques, pour que la voix du peuple soit entendue ?


Gérard CHAROLLOIS