Quand les ennemis de la terre se muent en ennemis de la liberté

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Une poignée de députés français publient un rapport par lequel ils préconisent la pénalisation de la pensée écologiste et animaliste.
Ils parlent « d’entrave » aux activités agrocynégétiques, à l’abattage et aux élevages concentrationnaires et veulent ériger en délit ces faits d’oppositions.
Or, chaque année, plusieurs dizaines de personnes sont tuées et blessées par la chasse.
Les porteurs de fusils créent dans les campagnes une insécurité et génèrent des accidents, violent les propriétés privées des non-chasseurs, achèvent les cervidés dans le centre des villages et parfois les cours d’école.
La chasse trouble la paix publique.
Inversement, combien de chasseurs sont-ils molestés par des habitants importunés par les incursions de porteurs de fusils ?
Quelles exactions les réactionnaires imputent-ils aux animalistes ?
Ils attribuent aux animalistes l’incendie d’un abattoir dans la région nord et se gargarisent de ce fait délictueux érigé en généralité, bien que les auteurs n’aient pas été identifiés.
Comme ils aimeraient brandir des agressions perpétrés par ceux qui n’ont pour tort que de vouloir faire avancer les consciences et la civilisation !
Pour les petits commis des lobbies, ce sont les opposants à la chasse, les dénonciateurs de la torture animale dans certains abattoirs et usines à viande qu’il faut frapper des foudres de la loi !
Honte à ces censeurs !

Il faut souligner que l’un de ces remarquables députés, suite à la mort d’un vététiste tué par un chasseur, proposa de voter pas moins que l’interdiction du vététisme.
Est-ce juridiquement inquiétant de voir quelques parlementaires de droite délirer ainsi ?
Absolument pas.
Leurs gesticulations serviles en faveur des lobbies confine au ridicule et le dispute à l’abjection.
L’immense majorité des Français condamne la chasse et singulièrement les modes les plus cruels et anachroniques du loisir de mort.
Les mentalités évoluent inexorablement.
Le nombre des chasseurs s’étiole partout.
Le loisir de mort est irrémédiablement condamné à terme et la veulerie des politiciens n’y changera rien.
Il est intolérable, d’un point de vue éthique, de poursuivre un cerf pendant cinq heures, de l’épuiser, de le soumettre aux morsures des chiens avant de le poignarder ou de le noyer dans un étang, au même titre qu’il est intolérable de soumettre des animaux d’élevage à la cruauté des usines à viande et des abattages à la chaîne.
Il est scandaleux de tuer, en ce pays, des millions de grives et de merles, d’alouettes et d’anatidés, en des temps où se meurt la biodiversité.
Il est grotesque d’élever en volière trois millions de perdrix et des faisans pour alimenter le stand de tirs des « gestionnaires de la nature ».
Moralement, écologiquement, la chasse est indéfendable et la lourde propagande des « meilleurs écologistes de France » ne dupent que les propagandistes et leurs petits copistes.
Alors, comme les ennemis de la terre ne peuvent pas justifier leurs pratiques répugnantes, ils veulent faire taire, imposer leurs lois, éliminer leurs contestataires.
Il leur faut pénaliser, censurer l’opposition à la chasse et les images prouvant les conditions horribles d’élevage des porcs, des poules, des veaux et les sévices perpétrés dans les abattoirs.
Dans leur optique : « silence, on tue ».
Les avocats du mépris du vivant sont à court d’arguments et paniquent devant la prise de conscience de l’opinion publique.
Ils se crispent et rêvent d’une quasi-dictature des lobbies agrocynégétiques érigés en bastilles intouchables.
Non, messieurs les censeurs oublieux des principes fondamentaux de la république, vous ne ferez pas taire les écologistes, les animalistes, les gens de mieux.
Vous oubliez que le droit national et européen garantit la liberté d’expression et de manifestation des convictions.
Mais vos délires autoritaires ne font qu’illustrer l’essence des loisirs dont vous êtes les servants dociles.
Tout chasseur n’est pas fasciste, évidemment et trop d’humains agissent par esprit grégaire, agissent parce que d’autres agissent et parce que cela se fait depuis longtemps.
La tradition tient lieu d’anesthésique de la conscience.
Tout chasseur ne partage pas une volonté d’ostracisme à l’encontre des réfractaires.
Mais la chasse, en tant que concept, est un loisir d’essence fasciste.
Elle repose sur le goût de la mort, de la tuerie, des armes, des rituels guerriers, de la virilité stupide de la prédation primaire, de la domination de l’autre, cet autre étant ici un animal, faute de pouvoir être un autre humain.
La chasse n’est pas la convivialité dans les petits matins bleutés d’automne et la passion de la quête du chien.
On aime encore mieux les matins d’automne et son chien sans un fusil et sans transformer en charogne sanglante un être qui était sensible et qu’il est si bon de laisser vivre.
Messieurs les parlementaires pro-chasses, votre velléité de nous bâillonner prouve quelle idéologie funeste chemine derrière votre culture négationniste de la sensibilité animale, de la compassion due à tout être vivant.
Cette mentalité liberticide inspira déjà un décret du 3 juin 2010 qui frappait de peines contraventionnelles « l’entrave à la chasse ».
Les agents du lobby, dans leur insignifiant rapport, déplorent qu’il n’y ait pas davantage de poursuites judiciaires contre les objecteurs de conscience de la chasse sur ce fondement juridique absurde.
Ils regrettent que la cellule « DEMETERE » de la gendarmerie, mise en place par le ministère de l’intérieur pour traquer l’ami des animaux, ne trouve pas grand-chose à se mettre sous la dent.
Faites des rapports, flattez les lobbies, messieurs les censeurs de la pensée écologiste et votez des lois !
Nous les anéantiront en leur opposant l’article 10 de la CONVENTION EUROPÉENNE DE SAUVEGARDE DES DROITS DE L’HOMME.
Dans l’Histoire, vos prédécesseurs qui défendirent bien d’autres « traditions » sanguinaires n’ont jamais pu arrêter le cours d’une idée forte et qui va.
HUGO écrivait : rien n’arrête une idée dont le temps est venu.
Et vous, citoyens,
Cessez de voter pour des partis et des élus pro-chasses.
Nous sommes majoritaires et il serait temps de se débarrasser de ces élus ennemis de la vie.


Gérard CHAROLLOIS