Quand parlent les ennemis de la terre

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La presse mentionne la publication d’un livre rédigé par le président national des chasseurs préfacé par l’actuel garde des sceaux en un temps où il était avocat.
Je ne commenterai pas un livre que je ne lirai pas, faute de temps à gaspiller, le temps étant notre bien le plus précieux.
La presse énonce d’ailleurs les meilleurs morceaux de l’ouvrage dans le style habituel des ennemis de la terre que je connais trop.
Les protecteurs des animaux sont injuriés en extrémistes, intégristes, fanatiques, adversaires du genre humain, minoritaires et marginaux et autres propos subalternes et dérisoires.
Que 82% des Français contemporains souhaitent des dimanches sans chasse n’y change rien.
Que le nombre des chasseurs s’effondre n’ébranle pas l’arrogance des propos.
Ni dans mes chroniques diffusées sur Youtube, ni dans mes lettres je ne m’abaisserai à l’injure à l’encontre de quiconque.
L’injure de l’ennemi marque l’indigence de la pensée.
Ce qui vaut est la réflexion de fond.
Sans doute n’y a-t-il pas, dans notre temps, de débat de fond plus discriminant que celui relatif au rapport à la vie et à la mort, au respect des êtres sensibles, à l’approche de la nature, à l’acceptation ou au refus de la violence, à la compassion envers toute souffrance ou le mépris d’autrui.
La chasse mort–loisir, la corrida mort–spectacle, clivent la société et creusent un fossé plein de sang entre ceux qui aiment et ceux qui tuent.
Que peuvent se dire les humains placés d’un côté ou de l’autre de ce gouffre ?
Le dialogue est impossible.
L’insulte est misérable et n’ajoute rien si ce n’est une brève satisfaction à celui que frappe une impuissance à argumenter au fond.
Comment pouvez-vous prendre du plaisir à ôter la vie ?
Cette injonction porte plus et mieux que les invectives puériles et trépignantes de ceux qui vocifèrent des injures.
A propos : savez-vous que le sanglier possède une intelligence équivalente à celle de votre chien et qu’il peut s’apprivoiser tout aussi aisément ?
Inutile de débattre avec ceux qui ne nourrissent pas l’élémentaire respect de la vie.
Ils ne sont pas de notre espèce par l’éthique.
Gérard CHAROLLOIS