L’agonie de la démocratie

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La France n’échappe pas à la déliquescence de la vie publique et des personnages aussi caricaturaux que messieurs Trump et Bolsonaro font école.
La politique se mue en spectacle d’illusionnistes dont l’anesthésie des citoyens est le but suprême.
La parole publique n’a plus aucun sens, aucune crédibilité, aucun contenu et les dirigeants ne sont que des acteurs en représentation permanente.
Hélas, les citoyens ne votent plus pour congédier ces personnages discrédités, dévalorisés, rejetés au point qu’ils ne peuvent plus rencontrer les foules et doivent s’abriter derrière de lourds appareils sécuritaires.
Mais, ils sont là pour mille ans, tous interchangeables, tous serviteurs de la même petite oligarchie, un redoutable « état profond » qui n’a rien à faire de la démocratie et qui sait s’en jouer.
Lors des élections au parlement européen, le parti présidentiel échoua dans son objectif et arriva second.
Le Général de GAULLE en aurait tiré les conséquences qu’il tira le 27 avril 1969 en démissionnant lorsque le peuple le désavoua.
Les élections municipales révèlent un rejet massif de la politique du président MACRON, échec sans précédent par son ampleur.
Les écologistes gagnent ces élections, mais le pouvoir oligarchique ne bouge pas d’un cheveu.
Un premier ministre issu du parti les REPUBLICAINS (chasse, pesticides, béton et traditions) remplace un premier ministre de la même secte contre nature.
Aucune mesure écologiste ne sera adoptée et la guerre aux services publics, aux droits sociaux, à la faune sera perpétuée sans le moindre complexe, toute honte bue.
En démocratie, le président devait remettre la politique de la France à ceux qui ont gagné les élections : donc les VERTS et leurs alliés.
Mais nous ne sommes plus en démocratie et je déplore la pusillanimité de l’opposition qui feint de croire que le jeu n’est pas pipé, à croire que chacun y trouve son compte.
Ainsi, nos amis, députés Insoumis, siègent à ce qui tient lieu d’assemblée nationale sans s’insurger contre l’existence d’un système pervers supprimant une véritable assemblée nationale représentative du pays pour lui substituer une ridicule chambre d’enregistrement totalement déconnectée du peuple.
Cette agonie de la démocratie ne tient pas à la seule personne du monarque actuel.
Demain, l’oligarchie lui trouverait un remplaçant en cas d’usure prématurée.
Le fait ne résulte pas d’un homme mais d’un système sournois tout autant que totalitaire.
Il conviendrait que l’opposition prenne la mesure du mal et s’unisse, non pas pour écarter un homme, mais cette oligarchie qui fait les rois du temps.
Il est urgent de rétablir la démocratie.
Il faut le faire dans l’intérêt de l’homme mais aussi de l’animal et de la nature.
Dans le système actuel, les lobbies imposent leurs lois à l’immense majorité des citoyens.
La preuve par la chasse, ce loisir débile, cruel et anachronique récusé par 80% de nos contemporains mais bien gardé par l’oligarchie et ses rituels snobinards, sa morale dominatrice et d’exploitation.
La vérité est que le peuple vaut beaucoup mieux que ses élus parce que la politique inspire trop de nausée ; les meilleurs s’en détournent.
Malgré les discours imposteurs des dirigeants, sachez qu’ils n’ont rien appris, rien compris et qu’ils serviront docilement ceux qui les firent rois.
Pauvre monde courant à sa perte !
Question, toutefois :
Observez vos semblables.
Trop d’entre eux sont irresponsables, se comportent en primates névrosés auto et hétéro-agressifs, avec leur mépris de la nature, leur négation des gestes barrières en cas de pandémie, marque de leur incivisme.
Alors, d’aucuns rêvent d’un état fort, autoritaire, vertueux et capable d’imposer aux délinquants, aux agressifs, aux ennemis de l’écologie et du bien public un comportement digne et responsable.
Je ne partage pas cet appel à un écolo-totalitarisme car j’ai confiance en la capacité d’une majorité des hommes de devenir meilleurs par la persuasion, l’instruction, la réflexion, le libre choix.
Bien sûr, toute société sécrète ses criminels et il faudra longtemps encore réprimer le meurtre, le viol, la pédophilie et demain la chasse, ce crime contre la nature.
Mais cela doit résulter d’une volonté démocratique.
Regardez les propositions courageuses adoptées par les 150 citoyens du groupe de proposition en faveur du climat.
Les mesures proposées, dans le cadre limité de la mission de cette conférence citoyenne, prouvent que, démocratiquement, les hommes peuvent choisir le bien public.
Je sais que le biocentrisme et la démocratie restaurée feront avancer une civilisation vers le choix de la vie.


Gérard CHAROLLOIS