L’abolition des privilèges

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Une société appelle une élite.
L’élite devient une oligarchie parasite lorsqu’elle cesse d’être le groupe des meilleurs et que les conditions qui la firent naître ayant changé, elle perd son utilité sociale.
Au haut Moyen-Âge, la féodalité, par ses châteaux, ses épées et ses chevaux, protégeait les communautés rurales et villageoises des insécurités du temps.
Au 18ème siècle, les seigneurs avaient perdu cette fonction sociale qui avait fondé leurs droits supérieurs à ceux des manants.
Le 4 août et l’abolition solennelle des privilèges de la noblesse furent l’aboutissement d’une évolution de fond.
Les révolutions sont à la société ce que les ruptures tectoniques sont à la dynamique des plaques de la Terre.
Présentement, une infime minorité règne par la finance sur l’économie, sur les états, sur les instances élues, sur les consciences mêmes via la maîtrise de l’information.
Or, cette oligarchie financière ne présente plus aucune utilité sociale et s’avère même nuisible par ses agressions contre les humains, la nature, les équilibres biologiques de la terre et son exploitation frénétique et insatiable.
Les « premiers de cordées » n’inventent rien, ne découvrent rien, ne font pas progresser les sciences et se bornent à s’enrichir au détriment du bien public et de la biodiversité.
Cette oligarchie fait les présidents en finançant leurs campagnes électorales et en présentant leur candidat du jour dans les médias dont ils sont propriétaires, en « gendre idéal », jeune, dynamique, intelligent, centriste à souhait, donc rassurant, alors que ses antagonistes sont dépeints en agités dangereux, extrémistes et irresponsables.
Et le troupeau marche droit !
En retour, le président offrira à ses soutiens qui le firent roi de somptueux cadeaux fiscaux payés par des majorations de taxes et contributions supportées par les citoyens.
Entre banquiers, actionnaires et grands veneurs, des connivences se tissent et pendant que Nature meurt, que le peuple se flexibilise, que les efforts succèdent aux sacrifices, quelques dizaines d’individus multiplient leurs milliards d’euros de fortune indécente.
Alors, une fraction, encore minoritaire mais croissante, du peuple comprend que CALONNE sévit encore et que l’orage gronde.
Bien sûr, je ne fais pas ici un réquisitoire contre un homme, car je respecte tout individu, mais contre un système.
Abolir les privilèges du temps s’impose puisque les oligarques ne sont plus une élite et qu’il faut édifier une nouvelle société fondée sur l’empathie, le respect du vivant, la condamnation de l’exploitation cruelle et létale de l’arbre, l’animal et l’homme .
Pour l’heure, l’essentiel est d’expliquer aux gens comment on les manipule pour les rendre dociles aux intérêts de l’oligarchie, comment les médias contiennent le nombre des réfractaires aux conditionnements électoraux et culturels.

Gérard CHAROLLOIS