Des décideurs anthropocentriques

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Les politiciens au pouvoir jouent à plus écolo que moi tu meurs.
Grands défenseurs du climat, avocats de la biodiversité, champions de la transition écologique, généreux en discours sur les tribunes des colloques internationaux, ces personnages commandités par la finance, fervents homo economicus, sont incapables d’adopter la moindre mesure concrète, effective, pratique en faveur de la nature.
Ils parlent écologie et ils servent les intérêts cupides des oligarques.
Bien sûr, il faut fermer le robinet en se brossant les dents, la planète se réchauffe, les glaces polaires fondent comme les bonnes intentions face aux lobbies, mais pas question de limiter l’irrigation, l’épandage de pesticides, la construction de routes nouvelles, l’urbanisation cancéreuse de l’espace, la croissance démographique et l’abjecte chasse loisir estampillée « gestion » par ces politiciens irresponsables.
En France, le gouvernement souhaite même accélérer le bétonnage en réduisant les normes de constructions, en limitant la durée des recours à l’encontre des permis de construire. Sans doute que pour ces personnages, les villes tentaculaires gagnent à s’étendre davantage et à se densifier au détriment de la biodiversité que l’on célèbre en grande pompe par ailleurs.
Mais que vaut la nature pour ces personnages ?
Peut-être pourrions-nous leur suggérer d’imposer aux voraces promoteurs immobiliers d’implanter en façade et sous toiture des bâtiments de béton et de verre des nichoirs pour martinets et autres oiseaux cavernicoles expulsés des villes modernes sans les infractuosités des murs qui les accueillaient autrefois.
Pour les politiciens, la biodiversité est une question exotique, lointaine et bonne pour déclamations à onction épiscopale.
Que valent les espèces de faune pour ces décideurs qui ignorent ce qu’un km de route tue, chaque année, de victimes innocentes : hérissons, amphibiens, reptiles, oiseaux, blaireaux et autres.
Or si nous voulons sauver la diversité du vivant, il est urgent d’agir, de muter et non de disserter.
Pour que cette planète reste celle du vivant, il est impératif de stopper l’explosion démographique en engageant une politique de dénatalité, à l’échelon international, à l’inverse de ce que promeuvent la secte de l’économie d’abord.
Urgent de faire prévaloir la préservation sur la spéculation, l’amour de la vie sur l’art de tuer, le vivant sur le profit, la qualité de la vie sur la croissance quantitative.
En cette année 2017, des scientifiques exposent la gravité du cataclysme provoqué par l’homme qui inflige la sixième grande disparition d’espèces. Les cinq précédentes avaient été lentes à développer leurs effets sur des dizaines de milliers d’années.
Ces catastrophes, imputables à des éruptions volcaniques et à une chute de météorite, furent suivies, après dissipation de leurs effets, d’une explosion de formes de vies nouvelles.
L’homme, fléau actuel, devra-t-il disparaître pour permettre à l’aventure de la vie de se perpétuer sur terre ou, récusant le chasseur, le promoteur, le spéculateur, l’humain saura-t-il muter à temps, cesser d’être cet homo economicus nuisible uniquement préoccupé de profit ?
L’imposture économique offre des impératifs malfaisants, crée une société démoralisée, sans perspective autre qu’une cupidité dégradante, avec le projet avilissant de devenir milliardaire c’est-à-dire nuisible.
 
Gérard CHAROLLOIS