« Du bonheur désespérément ».

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Chers amis militants pour le vivant, chers lecteurs, je vous adresse, avec l'expression de ma gratitude pour votre engagement, mes vœux les meilleurs pour cette nouvelle année, avec, en premier, celui de nous retrouver à la fin de la course des jours de 2016.

Que la sérénité, la santé, l’affection de ceux que vous aimez demeurent vos compagnes, car, il y a tant d’occasions de les perdre.

A défaut d’obtenir tout ce que l’on souhaite, réjouissons-nous d’éviter ce que l’on redoute.

Le processus d’hominisation n’étant pas parachevé, vous entendrez encore parler de fanatisme religieux, de guerres, d’attentats, de misères, de chasse, de tauromachie, faits imputables à la sottise et à la cruauté des humains.

L’homme fait le mal, comme si cancers, accidents vasculaires, dégénérescences ne suffisaient pas à fournir à la souffrance et à la mort leur tribut.

Bien sûr, les mœurs ne changeant que trop lentement, tout continuera, cette année, dans l’ordre de la nuisance d’une société adoratrice du négoce, de la croissance infinie, du profit maximum.

La nature est méprisée, l’animal sacrifié, l’humain rabaissé au rôle de producteur consommateur.

Il fallut plusieurs millénaires pour que le bipède découvre que le soleil ne tourne pas autour de la terre, que celle-ci n’est le centre de rien, que la lecture du  grand livre du monde dément ce que les dogmes enseignaient.

Il fallut bien des siècles pour que le génocide du peuple voisin ne soit plus considéré comme une activité glorieuse et héroïque, que l’esclavage soit aboli.

Alors, devant le chemin parcouru, comment douter, qu’un jour, changeront les approches de l’animal, de la nature, qu’évolueront les relations entre les humains, que s’émanciperont davantage les mœurs et les manières, dans le sens de l’empathie envers toute vulnérabilité et de la liberté des êtres.

Les erreurs du passé, corrigées par le temps, consolent de celles auxquelles nous assistons dans notre présent.

Notre lourde tâche, maïeutique difficile, consiste à faire naître une société amie de la vie, dans laquelle on ne tuera ni les caricaturistes, ni les loups, dans laquelle une juste redistribution éliminera la quête frénétique de la spéculation au détriment de la nature.

Faut-il espérer ?

Non, car espérer vise à attendre un résultat qui ne dépend pas de nous.

Il faut agir pour construire une société biocentriste c’est-à-dire, non seulement une société sans guerre, sans chasse, sans torture, mais également sans crispations hargneuses, sans superstitions obscurantistes, sans préjugés fruits du conditionnement, une société fondée sur d’autres valeurs et où le seul interdit est celui d’occasionner la souffrance d’autrui.

 

N’attendez pas que ce monde change : il est condamné. Changez-le.

 

Gérard CHAROLLOIS