La Convention Vie et Nature lance un appel aux députés.


Une mission d’information parlementaire pilotée par Les Républicains et La République en marche demande de « renforcer l’arsenal pénal » contre « les militants antiglyphosate, véganes ou anti chasse ».(Voir le site de "Reporter" en cliquant sur ce lien). La Convention Vie et Nature lance un appel aux députés visant à contrer cette initiative et invite toutes les associations de défense de la nature et de la démocratie à le relayer.


Madame, Monsieur le député,

Le très minoritaire mais trop omnipotent lobby de la chasse souhaite frapper d’ostracisme ses opposants et museler l’expression de ceux qui défendent la nature, les animaux et la dignité humaine tenant au respect du vivant.
82% des Français demandent l’arrêt de la chasse le dimanche, 84% souhaitent l’abolition de la chasse à courre, 91% aspirent à la protection des animaux dits sauvages.
Tels sont les résultats concordants des études d’opinion réalisées par les instituts spécialisés.
L’immense majorité de nos contemporains récuse le loisir chasse qui exerce sur ce pays une dictature de fait résultant de l’organisation corporatiste de la chasse, organisation héritée d’une ordonnance du gouvernement de VICHY du 28 juin 1941 publiée au JO de l’état Français du 30 juillet 1941.
Le nombre des chasseurs diminue chaque année et peut être estimé à environ 800,000 à ce jour.
Confrontés à la contestation de leur loisir de mort par les contemporains, certains dirigeants de la chasse demandent au parlement d’adopter une loi sanctionnant pénalement la critique de leur pratique.
Une telle prétention signe l’idéologie de ces personnages.

Pénaliser l’expression de l’opposition éthique à la chasse  serait contraire tant à l’article 10 de la déclaration des droits de l’homme, préambule constitutionnel, qu’à l’article 10 de la CONVENTION EUROPEENNE DE SAUVEGARDE DES DROITS DE L’HOMME, textes garantissant la liberté d’expression.
Nous appelons tous les parlementaires démocrates, tous ceux qu’animent les principes fondamentaux de la république à faire échec à cette injure adressée à notre état de droit.
S’il advenait que les dociles relais du lobby chasse parviennent à imposer au parlement une telle scélératesse, nous appelons les députés épris de liberté à déférer au conseil constitutionnel ce texte manifestement contraire aux droits fondamentaux ici mentionnés.
Par ailleurs, les amis des animaux, les écologistes, les démocrates ne s’inclineront jamais devant une féodalité nocive qui, par de basses manœuvres, entend s’opposer à la marche inéluctable des consciences.
La chasse loisir est condamnée par l’évolution des mentalités et la reconnaissance du caractère sensible de l’animal et de la mort de la biodiversité.
Les cynégécrates le savent et paniquent devant la chute d’effectifs de  leurs adeptes.
Ce fait ne justifie pas une violation grossière et inutile des principes généraux de la république, violation qui serait sans lendemain puisque la cour européenne des droits de l’homme ne pourrait que constater le caractère inconventionnel d’une loi interdisant la critique légitime et majoritaire d’un loisir.
Recevez, Madame, Monsieur le député, l’assurance de notre meilleure considération.

Gérard CHAROLLOIS
Convention Vie et Nature