Effets de la chasse de nuit sur les oiseaux d'eau hivernant en France


La Convention Vie et Nature publie le rapport ornithologique  de Alain Tamisier,  Chargé de recherche au CNRS qui analyse les conséquences désastreuses de la chasse de nuit...



RAPPORT  D'EXPERTISE


EFFETS  DE  LA  CHASSE  DE  NUIT

SUR  LES  OISEAUX  D'EAU  HIVERNANT  EN  FRANCE


Contexte général

Le cycle annuel biologique des oiseaux peut se résumer à deux grandes périodes : la période de reproduction et la période hivernale. Les espèces qui nous intéressent ici (canards et foulques) sont essentiellement des espèces migratrices chez lesquelles la reproduction a lieu surtout dans des régions septentrionales (Centre et Nord du continent Eurasiatique); l'hivernage a lieu dans des zones plus méridionales où les périodes de gel (prise en glace des plans d'eau) sont peu fréquentes et de courte durée. La France est avant tout un lieu d'hivernage pour ces oiseaux, bien que 2 espèces s'y reproduisent aussi régulièrement, le colvert et la foulque (Cramp & Simmons 1977).

Pendant la période hivernale, la plupart des espèces de canards, et notamment celles qui hivernent en France ou transitent par la France, ont des exigences opposées le jour et la nuit. Le jour, ils satisfont essentiellement leurs activités de confort (sommeil, toilette, nage) et de parade nuptiale sur des plans d’eau ouverts appelés remises sur lesquelles ils forment des concentrations de plusieurs milliers ou dizaines de milliers d'individus. L'alimentation n'y est que de courte durée. Inversement la nuit, ils s'éparpillent sur des marais où ils se nourrissent pendant de longues heures. L'alimentation est la seule ou la principale activité nocturne. Les durées quotidiennes d'alimentation varient avec les espèces et les périodes de l'hivernage (entre 8 et 16 heures par jour), étant maximales au début et en fin de période hivernale, pendant les phases de migration et pendant les vagues de froid. L'alimentation nocturne représente environ 70 à 100 % de l'alimentation quotidienne (Tamisier 1985, Jorde & Owen 1988, Paulus 1988, Baldassarre et Bolen 1994).



Les recherches réalisées au cours des 15 dernières années ont mis en évidence deux phénomènes majeurs:

1)  Le succès de reproduction d'une espèce donnée, évalué en nombre de jeunes éclos ou susceptibles de voler, est essentiellement fonction de l'état physiologique (appelé aussi condition corporelle) de l’oiseau pendant les derniers mois de son hivernage sur son quartier d'hiver. Les conditions locales qui règnent sur les lieux de reproduction n'interviennent qu'en second degré. Cela signifie que les oiseaux qui quittent leur quartier d'hiver en mauvaise condition corporelle (notamment avec de faibles réserves de graisse) ne produisent que peu ou pas de jeunes, alors que ceux qui quittent leur quartier d'hiver en bonne condition (réserves de graisse abondantes et de qualité) produisent le maximum de jeunes. Ces résultats sont d’autant plus surprenants que les lieux d'hivernage et de reproduction sont souvent distants de plusieurs milliers de km. L'explication est donnée par le fait que les réserves accumulées avant le départ sont utilisées par les oiseaux comme combustible a) pour le vol pendant la migration de retour (= migration de printemps) qui conduit les oiseaux vers leurs lieux de reproduction, et b) pendant la phase de jeûne obligé que subissent fréquemment les oiseaux en début de reproduction, faute de nourriture ou de temps disponible. (cf. Ankney et al. 1991, Baldassarre & Bolen 1994, pour une bonne revue de littérature sur le sujet).


2)  La période d'hivernage, dont le bon déroulement a donc une importance décisive pour la reproduction, comporte 3 phases successives qui ont été définies en fonction des exigences énergétiques des oiseaux. Chacune de ces phases dure 2 à 3 mois. Au cours de la première phase, les oiseaux doivent récupérer l'énergie consommée pendant la migration d'automne (qui les a conduits de leurs lieux de reproduction vers leurs quartiers d'hiver); de surcroît, la majorité d'entre eux étant des jeunes individus nés quelques mois précédemment, doivent achever leur croissance. Pour ces deux raisons, l'alimentation occupe une part majeure du cycle quotidien qui est saturé avec l’activité de sommeil : les oiseaux ne font pratiquement que manger et dormir intensément. Au cours de la seconde phase, les oiseaux ayant atteint leur masse corporelle maximale, peuvent libérer plusieurs heures par jour à des activités nouvelles que sont la nage et surtout les parades nuptiales : c'est en effet l'époque de la formation des couples qui est achevée pour la plupart des individus en Décembre ou Janvier. Au cours de la troisième et dernière phase, les oiseaux sont à nouveau confrontés à une forte exigence énergétique, car ils doivent stocker les réserves qui leur permettront de terminer l'hiver en bonne condition corporelle, critère requis pour garantir un bon succès de reproduction (cf ci-dessus): pour répondre à cette exigence, leur cycle quotidien est à nouveau saturé en deux activités majeures, alimentation et sommeil.


Ces 3 phases successives sont totalement interdépendantes. En effet, les oiseaux ne peuvent se nourrir efficacement en fin d'hiver que s'ils sont accouplés car les individus en couple sont hiérarchiquement dominants pour l'accès aux ressources alimentaires. Or, pour être en couple, il a fallu qu'ils puissent disposer de réserves pour parader pendant la période précédente, qui est la seconde phase de l'hivernage. Et pour cela, il a fallu que les oiseaux accumulent des réserves pendant la première phase de l'hivernage. L'imbrication de ces 3 phases de l'hivernage est donc totale, leur lien est fonctionnel et permet de parler de stratégie d'hivernage (Heitmeyer 1985, Allouche 1988, Tamisier et al. 1995). Selon cette hypothèse, les oiseaux, à peine arrivés sur leur quartier d'hiver, entament une véritable course contre la montre afin d'être en "pôle position" à chacune des 3 phases de l'hivernage, car il est avantageux d'être le premier à former un couple pour avoir le premier accès aux ressources alimentaires de fin d'hiver et partir le premier vers les lieux de reproduction pour choisir les habitats les plus favorables. Ainsi, tous les éléments biologiques à notre disposition laissent entendre que, pendant la phase hivernale, les oiseaux sont dans un stress énergétique quasi permanent; en cas de déséquilibre énergétique, lié à un temps d'alimentation trop court ou à une dépense énergétique trop forte, les oiseaux ne peuvent plus remplir les conditions nécessaires à la satisfaction de cette stratégie. Or cette stratégie a valeur de survie puisqu'elle contrôle le succès de reproduction (Tamisier et al. 1995).


La chasse de nuit dans le contexte biologique

D'une façon générale, la chasse est connue pour avoir au moins deux effets sur les espèces concernées : prélèvement et dérangement. L'effet dû au prélèvement porte sur la taille et la dynamique des populations; l'effet dû au dérangement est une perte énergétique par déplacement forcé de l'individu vers un site non dérangé et l'impossibilité pour lui d'exploiter la surface chassée. La chasse de nuit s'exerce, comme son nom l'indique, pendant la nuit. Dans environ 45 départements français où elle est pratiquée et tolérée par les Pouvoirs Publics, la chasse de nuit a les deux effets mentionnés ci-dessus :


a)   Le prélèvement. Les données scientifiques sur la taille des prélèvements réalisés  spécifiquement pendant la nuit sont inexistantes. Les seules données disponibles proviennent d'une part des tableaux de chasse réalisés dans les départements français où la chasse de nuit est tolérée; ces tableaux sont le fruit de deux enquêtes réalisées par l'O.N.C. en 1974-75 (Anon. 1976) et 1983-84 (Trollier 1986). Les chiffres de 74-75 révèlent que les nombres de canards tués y sont en moyenne 1,8 fois plus élevés que dans les départements où l'on ne chasse pas la nuit (Tamisier & Saint-Gérand 1981). Mais ces chiffres incluent aussi bien les oiseaux tués la nuit que le jour et le rapport des uns aux autres est inconnu. Les autres données disponibles proviennent des chasseurs eux-mêmes qui ont publié, dans des revues cynégétiques, quelques analyses de tableaux de chasse (par ex. Bizet 1984). Elles révèlent des effectifs tués très faibles, généralement inférieurs à 1 oiseau par chasseur et par nuit. La faiblesse des échantillonnages utilisés, la relative simplicité des analyses et le côté juge-et-partie des analyseurs réduisent malheureusement la portée de ces résultats et empêchent toute confrontation avec les données précédentes. On retiendra, à titre conservatoire, que la chasse de nuit tue un nombre d'oiseaux qui ne peut pas être considéré comme négligeable.


b) Le dérangement. A nouveau aucune donnée scientifique n'est disponible pour mesurer précisément le dérangement induit par la seule chasse de nuit. En revanche, la littérature scientifique abonde d'informations sur les effets dus au dérangement que provoque la chasse (Bell & Fox 1991): accroissement de la distance de fuite (Owens 1977, Mayhew 1985, Madsen 1985), réduction des effectifs présents sur les sites chassés avec accroissement des effectifs sur les réserves adjacentes (Frenzel & Schneider 1987, Hockin et al. 1992, Reicholf 1994). La durée du transit migratoire est plus longue sur les sites protégés que sur les sites chassés (Madsen et al.1995). D'une façon générale, la chasse provoque une perte de capacité d'accueil des sites où elle est pratiquée (Tamisier 1985), et les espèces y sont d’autant plus vulnérables que leurs besoins énergétiques sont plus élevés (Dehorter & Tamisier 1998). De surcroît, en empêchant les oiseaux de s'alimenter, elle réduit leur capacité à stocker des graisses. Ainsi chez les chipeaux hivernant en Louisiane, les quantités de graisse sont stationnaires pendant les périodes de chasse (Novembre et fin Décembre) et augmentent brusquement de 47 % pendant la période d'interruption de la chasse (début Décembre) (Gaston 1991). Les oies des neiges au Canada ne parviennent pas à compenser les pertes de temps d'alimentation occasionnées par la chasse (Bélanger & Bédard 1990). La majorité des auteurs s'accordent pour dire que les effets délétères de la chasse sont davantage liés au dérangement qu'au prélèvement (Tamisier 1985, 1990; Frederick et al. 1987).


Les effets du dérangement induit par la chasse de nuit ont été analysés indirectement en comparant les effectifs stationnés sur les départements côtiers de France où l'on chasse de nuit et ceux où l'on ne chasse par la nuit (Tamisier & Saint-Gérand 1981). La différence est considérable : les zones non chassées la nuit abritent 8,1 fois plus de canards et 2,2 fois plus de foulques que les zones chassées la nuit. On rappellera toutefois, comme pour l'analyse des tableaux de chasse, que les effets comparés du dérangement induit par la chasse de nuit et par la chasse de jour n'ont pas pu être isolés. Yesou (1983), après avoir isolé ces deux facteurs, conclut de façon équivalente en démontrant la perte de capacité d'accueil sur les sites chassés la nuit. Mais en plus de ce dérangement, il faut faire observer une différence majeure liée à la chasse de nuit : le dérangement provoqué la nuit sur les canards intervient pendant des heures où ceux-ci doivent s'alimenter. La chasse de nuit va donc réduire à néant, pendant tout le temps où elle est pratiquée, cette alimentation dont on a vu qu'elle était vitale pour la constitution des réserves énergétiques qui contrôlent à terme le succès de reproduction à travers le mécanisme des stratégies d'hivernage.

En conclusion

Outre le fait que la chasse de nuit s'exerce dans des conditions de visibilité réduite qui affaiblissent considérablement les capacités des chasseurs à procéder à une sélection des espèces (notamment pour distinguer les espèces chassées des espèces protégées), et outre le fait que, par le facteur dérangement, elle a aussi un effet sur les espèces protégées, la chasse de nuit agit à plusieurs niveaux :

1)  elle augmente les dépenses énergétiques des canards qui doivent trouver ailleurs des lieux non dérangés,

2)  elle empêche l'alimentation pendant toute la période où elle est pratiquée, c'est-à-dire usuellement pendant toute la nuit,

3)  elle empêche l'établissement de remises dans la mesure où ces remises ne seraient pas pourvues de zones d'alimentation proches et non dérangées.


La chasse de nuit apparaît dès lors comme un facteur qui agit à la fois sur l'oiseau et sur les milieux. Au niveau de l’oiseau, elle réduit fortement ses chances de satisfaire ses exigences énergétiques (par augmentation des dépenses énergétiques et diminution des gains énergétiques), donc de pouvoir réaliser pleinement sa stratégie d'hivernage et terminer l'hiver en bonne condition corporelle. La capacité de l’oiseau à se reproduire en serait ainsi affectée. La chasse de nuit conduit donc à réduire la taille des populations de ces oiseaux. Au niveau des milieux, elle entraîne une perte de capacité d'accueil des zones humides où elle est pratiquée. Le manque à gagner est considérable : l'arrêt de la chasse de nuit permettrait un accroissement extrêmement fort des stationnements d'oiseaux, au bénéfice d'un fonctionnement plus équilibré des écosystèmes, et pour le plus grand plaisir des naturalistes et de l'ensemble des touristes.

En conséquence, la chasse de nuit apparaît incompatible avec une politique de conservation des populations et des écosystèmes aquatiques. C'est la raison pour laquelle sa suppression est réclamée en France depuis plusieurs décennies (Tamisier et al. 1976). C'est aussi la raison pour laquelle elle est considérée comme incompatible avec un statut de chasse modèle (Taris 1997).



Fait à Montpellier le 18 Mars 1998,

Alain Tamisier

Chargé de recherche au CNRS

Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive

CNRS, Montpellier


Références bibliographiques



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