Que Rémi ne soit pas mort pour rien.

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Par Pierre Caravano - Administrateur de la Convention Vie et Nature


Le drame du 25 octobre dans le Tarn, m'amène à penser qu'une question politique nouvelle se pose dans le pays et malgré la douleur qui la traverse, je la trouve salutaire :
Il y a selon moi une frange de plus en plus forte de "gens ordinaires" appelons-les "une fraction du peuple" (que pour une fois j'approuve totalement, contrairement aux fameux "bonnets rouges")qui  se soucie (enfin !) du sort que l'on réserve à la nature, à l'environnement, à la flore et à la faune...
Car dans notre beau pays, c'est finalement le dernier luxe des humbles : pouvoir se promener en forêt, le long d'un ruisseau, y prendre des photos, aller pique-niquer en famille...etc.
Et cette fraction du peuple constate que sous couvert de croissance, de créations d'emplois, ou d'aides à l'agriculture intensive qui détruit nos campagnes, le gouvernement promeut des projets industriels tels que l'aéroport de Notre Dame des Landes ou ce barrage de Sivens...
Mais d'autre exemples ne manquent pas dans nos campagnes.
Et ces gens - qui ne croient donc pas au redressement de la France par ce biais industriel là qui se fait aux dépens de la nature - (il aurait mieux valu investir pour conserver les hauts fourneaux de Florange !) décident de se mobiliser pour préserver cette richesse naturelle qui est encore la leur.

Et cela, le gouvernement ne le comprend pas. Le gouvernement comprend que les casseurs en bonnets rouge détruisent les dispositifs de l'écotaxe.
Le gouvernement comprend que les exploitants promoteurs d'une agriculture intensive dont on ne veut plus saccagent les préfectures, les perceptions ou les locaux de la MSA... Le gouvernement comprend que les conducteurs de poids-lourds qui pourrissent la France tout en refusant le ferroutage paralysent le pays quand ils en ont envie...
Mais le gouvernement ne comprend pas que des gens soient prêts à mourir pour préserver une vallée accueillante, une rivière encore pure ou une forêt humide, sources de biodiversité.
Le gouvernement préfère stigmatiser les groupuscules d'extrémistes et plaindre ses pauvres CRS qui se défendent comme ils le peuvent contre les néo-terroristes écologiques.
Pour justifier la mort du manifestant, un chef de la gendarmerie a déclaré à la télé : "Les anarchistes lançaient des projectiles sur les forces de l’ordre et ils allaient détruire un grillage de chantier".
Mais si il y avait eu un dialogue préalable et sérieux avec les écologistes, si le déboisement n'avait pas commencé avant même la parution du rapport technique (qui a émis d'ailleurs de sérieuses réserves), si le gouvernement n'était pas uniquement empressé de satisfaire les lobbies de la FNSEA et des intérêts privés, si l'on n'avait pas méprisé à ce point la voix des défenseurs de la nature, tout cela ne serait pas arrivé...
Qui sont les véritables responsables de ces affrontements ? Les "anarchistes écolos" ou le gouvernement autiste et figé dans cette posture bêtement productiviste ?
Alors oui, il est sans doute salutaire que cette contestation populaire nouvelle se lève enfin, en masse, et fasse entendre contre la doxa productiviste le cri si fragile et si précieux du vivant.

PC.


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