Le CRAC Europe dénonce l’intensification de la violence d’état

Violences policières auprès de militants animalistes



par Roger Lahana - Vice-président du CRAC Europe


La mort de Rémi Fraisse le 25 octobre 2014 lors des manifestations contre le barrage de Sivens a été un choc pour tous les citoyens français. Selon les informations connues à ce jour, ce jeune homme pacifique a été tué dans le dos, par une grenade offensive lancée par un gendarme. S’il s’agit d’un drame insupportable, il n’a malheureusement pas été une surprise pour les différents groupes de manifestants qui défendent la vie sous toutes ses formes. C’est en particulier le cas des militants du CRAC Europe qui agissent sans relâche pour obtenir un débat démocratique, préalable indispensable en vue de l’interdiction définitive des corridas.

Jusqu’en 2012, la totalité des actions non violentes menées par le CRAC Europe et ses partenaires s’étaient tenues en parfaite harmonie avec les forces de l’ordre, qui jouaient leur rôle normal d’interposition en toute sérénité, permettant ainsi d’assurer la sécurité des manifestants anti-corrida face aux violences physiques nombreuses commises par les aficionados à leur encontre.

Depuis l’été 2012, les choses ont changé du tout au tout. Des militants abolitionnistes ont été blessés, parfois gravement, par les forces de l’ordre : Rion-des-Landes 24 août 2013, Rodilhan 27 octobre 2013, Maubourguet 23 août 2014. La violence des gendarmes et CRS s’intensifie à chaque fois, sans aucune justification face à des manifestants strictement non violents et toujours à leur encontre. À Rion-des-Landes, huit blessés graves ont été à déplorer, tous du côté des manifestants, sept d’entre eux du fait de violences policières, le huitième des suites d’une agression causée par un aficionado. À Rodilhan en 2013, des flashballs ont été tirés à bout portant en toute illégalité, ainsi que des grenades offensives dont l’une a sérieusement blessé une manifestante à la jambe – on sait désormais quel sort bien plus funeste l’aurait attendue si le projectile était arrivé à hauteur de son corps. À Maubourguet, le commandant des CRS présents s’est vanté devant les manifestants d’être là « pour casser de l’anticorrida » et ses troupes se sont déchaînées sur eux à coups de matraques et jets de gaz lacrymogène à tellement forte dose que même les arènes ont dû être évacuées de leurs spectateurs tellement l’air était devenu irrespirable.

Le 25 octobre, ce qui était craint de beaucoup dans les rangs des militants de causes pourtant respectables est malheureusement arrivé : un engin explosif lancé par un gendarme a tué un jeune homme qui lui tournait le dos et donc ne pouvait en aucun cas être perçu comme une menace.

Face à l’indignation qui le visait, le ministre de l’Intérieur, monsieur Cazeneuve, s’est déclaré « profondément blessé ». Rémi Fraisse, lui, a été tué. Le ministre n’est certes pas son meurtrier mais il est, par ses fonctions, le responsable suprême de tout acte grave commis par les forces de l’ordre. Quant à Denis Favier, directeur général de la gendarmerie nationale, il a fait savoir qu’il n’était pas question de suspendre le gendarme qui a tué Rémi, son geste ayant été commis, selon lui, dans le cadre normal de ses fonctions.

Avec de telles prises de position où l’on voit un ministre de l’Intérieur fuir ses responsabilités, un directeur général de la gendarmerie nationale couvrir le coupable d’un homicide et plus généralement, un gouvernement Valls totalement autiste face aux revendications légitimes de défenseurs de la vie sur de multiples fronts, de nouvelles victimes sont malheureusement à craindre dans les mois à venir. Combien en faudra-t-il pour que le Pouvoir comprenne que, dans notre pays, manifester est un droit constitutionnel et s’opposer pacifiquement à des projets ou des pratiques qui avilissent et tuent ne mérite pas une répression brutale, digne des pires dictatures ?

31 Octobre 2014.

Lien vers le site du CRAC



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