Le Japon arrête la chasse à la baleine : en France, nous sommes aussi des braconniers

Une baleine capturée par des Japonais près de Kushiro en septembre 2013. (NEWSCOM/SIPA)



Le Japon est prié par la Cour internationale de Justice d'arrêter sa chasse à la baleine dans l'Antarctique. La décision de la plus haute instance de l'ONU est sans appel : 12 voix pour contre 4.  Notre ami Armand Farrachi attire notre attention sur le fait que la France avait voté contre. Honteux.


Hier, 31 mars, à la demande de l’Australie, la Cour internationale de Justice, organe judiciaire de l’ONU, a jugé par 12 voix contre 4 que le Japon n’a pas agi en conformité avec la convention internationale en chassant la baleine, même sous des prétextes scientifiques.

Ce pays est donc appelé à révoquer désormais toute autorisation de pêche à la baleine. Il prétend qu’il s’y conformera. Nous verrons bien.

Les défenseurs des animaux sauvages, et Paul Watson en tout premier lieu, peuvent se féliciter de cette décision, même si elle vient bien tard, puisqu’elle permet de faire triompher le droit et la protection de la planète contre la politique du fait accompli.

La France a voté contre cette interdiction

Mais, ce qui est remarquable, c’est que quatre pays se soient opposés aux douze autres : le Japon, (ce qui est normal puisqu’il était accusé), la Somalie, le Maroc (je ne sais pourquoi), et… la France, en la personne du juge Ronny Abraham, dont le nom mérite de passer à la honteuse postérité qu’il mérite.

Il y a quelques semaines, notre pays, en la personne de son ministre dit de l’Écologie, M. Philippe Martin, faisait broyer devant la Tour Eiffel de l’ivoire saisi par les douanes pour protester contre le braconnage massif des éléphants en Afrique. On ne croise pas beaucoup d’éléphants sur le Champ-de-Mars.

Les braconniers sévissent en toute impunité

En revanche, les défenseurs de la faune sauvage savent à quel point il est difficile de faire condamner chez nous tous ceux qui abattent des espèces protégées : ours, loups, lynx, vautours, rapaces...

À titre d’exemple, le dernier braconnier à avoir tué un ours pyrénéen, M. Marquèze, a été relaxé en première instance pour légitime défense. Un tueur de loup, qui n’avait pu invoquer la légitime défense – on se demande pourquoi –, a été condamné à …1 euro de dommages et intérêts. À ce prix-là, on ne voit pas pourquoi les braconniers renonceraient à leur plaisir favori.

L’impunité est la règle. Tandis que les braconniers français fanfaronnent impunément dans les bistros, il en est qui pérorent à la télévision.

Du thon rouge au pinson, l'État soutient le braconnage

Car il existe aussi des braconniers en col blanc et costume bleu marine qui sévissent à grande échelle, comme Bruno Lemaire, ministre de l’Agriculture et de la Pêche sous Nicolas Sarkozy, qui s’était opposé à toute mesure de protection du thon rouge dans les instances internationales pour complaire au lobby de la pêche.

Pour les mêmes raisons, son successeur socialiste a voté contre la proposition européenne d’interdire le chalutage en eaux profondes, ce véritable vandalisme dont notre génération devra assumer la responsabilité.

Henri Emmanuelli, au Conseil général des Landes, était fournisseur officiel d’ortolans braconnés, pour le plaisir de François Mitterrand, président de la République et d’Alain Juppé, alors Premier ministre. J’en passe…

La honte d'être français

La France, pays officiellement anti-écologiste, naturophobe et ennemi des animaux, est donc un État braconnier qui revendique officiellement sa solidarité avec les exterminateurs de la faune sauvage, aussi bien avec des États voyous comme le Japon qu’avec des braconniers individuels dans nos campagnes.

La commission européenne le sait et s’apprête à condamner notre pays, qui ne respecte pas la législation communautaire dans ce domaine. Mais de récents exemples ont montré (par exemple avec legrand hamster d’Alsace), que la France condamnée ne payait pas ses amendes, ne modifiait même pas sa politique.

Appartenir au pays inventeur des droits de l’homme était jadis une fierté honneur. Aujourd’hui, être citoyen d’un État braconnier, c’est-à-dire Français, est une honte.

AF.



Commentaires  
# David Joly 09-04-2014 10:42
Honteux non pas d'être Français, mais d'être représentés à tous les niveaux de décision par une classe politique ringarde, incompétente, ne sachant faire qu'une seule chose : cirer et lécher les bottes de tous les lobbies pour garantir son enrichissement personnel.

Et à ce jeu là, ni droite, ni gauche : juste une grande famille solidaire dès qu'il s'agit de maltraiter la faune, la flore et le peuple qui l'a pitoyablement et/ou aveuglément portée au pouvoir.
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