Penser la condition animale

Vice président du RASSEMBLEMENT DES OPPOSANTS à LA CHASSE de 1981 à 1995, président de l’ASSOCIATION POUR LA PROTECTION DES ANIMAUX SAUVAGES de 1998 à 2002, administrateur de la SOCIETE NATIONALE DE PROTECTION DE LA NATURE, président de la SEPANSO DORDOGNE de 1996 à 2010, cofondateur de la CONVENTION VIE ET NATURE, j’ai milité constamment pour le respect du vivant, contre la mort loisir et les agressions contre la nature.

Je connais bien la vaste nébuleuse protectionniste, avec ses nuances, ses divergences, sa richesse de militants, de générosité, d’idées passionnément défendues.

J’ai toujours appelé à l’unité, par-delà les fructueuses différences qui épargnent à notre courant de pensée le monolithisme et qui lui coûtent trop souvent de fratricides querelles d’épuration.

La cause du vivant a besoin de cette unité car, face à ceux qui prônent le respect et la compassion, se dressent les omnipotents lobbies qui, pour des raisons politiques ou purement économiques empêchent l’amélioration du sort des animaux et de la nature.

Or, ici, plus que partout ailleurs dans le monde, ces lobbies de la chasse, de l’agroaffairisme, du bétonnage tiennent l’Etat, grâce à leurs organisations corporatistes et aux modes de désignation des élus.


En France, deux activités doivent disparaître au nom de la reconnaissance du caractère sensible de l’animal : la chasse et la tauromachie.

Ces deux activités possèdent, en effet, un point commun :

Elles sont ludiques, récréationnelles, divertissantes pour leurs adeptes.

Elles représentent la rencontre de la mort d’un être sensible et de la pure jouissance malsaine des hommes.

Rien d’autres que le « sport » ou le « spectacle » ne les justifie.

Aucun intérêt objectif ne serait contrarié par leurs abolitions.

La chasse est la mort loisir. La corrida est la mort spectacle.

Ces activités représentent une négation de la civilisation du respect des êtres, par-delà les races et les espèces.

Ce qui fonde, moralement, le droit à un être sensible de ne pas être maltraité tient à sa capacité d’éprouver le principe du plaisir déplaisir.

La première dignité tient au refus d’infliger à autrui, quel qu’il soit, souffrance, détresse désagrément.

Ajouter du plaisir, de la bienveillance, de l’empathie sont des objectifs de civilisation.

Pendant longtemps, des hommes refusèrent à d’autres hommes cette considération élémentaire.

Elargissons le cercle de la compassion et de la bienveillance en y incluant les formes diverses de la vie.

Ces êtres partagent avec nous cette vulnérabilité propre à tout vivant.

Une action politique ne saurait se résumer à défendre un intérêt, fut-il légitime, élevé, éthique.

Une action politique doit être globalisante, embrasser une vision large de l’humain confronté à sa condition d’être vivant.

Le ratatinement des partis politiques actuels sur des intérêts catégoriels explique le désintérêt des citoyens pour les joutes politiques.


Le parti dit socialiste fut longtemps celui des enseignants et le parti de droite celui des milliardaires instrumentalisant les petits patrons et boutiquiers anti-fiscalistes.

Oui, notre combat aboutira à l’abolition de la mort ludique des animaux, protégés en leur qualité d’êtres sensibles, mais, au-delà, il tend à répondre aux autres défis de notre époque, défis écologiques, sociaux, moraux.


Gérard CHAROLLOIS


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