Et toujours la même barbarie.

Pendant que les citoyens, tétanisés par l’horreur des crimes perpétrés par les islamistes fondamentalistes, oublient leurs griefs contre les élus, les lobbies poursuivent leurs œuvres perverses.

Les gouvernants du jour et de la veille sortent ragaillardis de l’épreuve avec une cote de popularité inespérée avant l’assassinat de nos amis de CHARLIE HEBDO.

La peur rassemblera toujours les troupeaux.

Mais la peur favorise le conservatisme, la frilosité, le dénigrement des contestations fussent-elles éminemment pacifiques et contraires au terrorisme obscurantiste.

Les fascistes du rural profond, ceux qui rêvent de « plomber les zadistes » et qui émargent à l’agro-cynégétique, assimileront demain, dans leur propagande à la GOEBBELS, les défenseurs du vivant aux fanatiques religieux.

Le premier ministre jouera doctement la carte de l’ordre contre tous les trublions qui osent remettre en cause la marée de béton qui assassine la nature.

L’opinion publique captive approuvera dans une démarche simpliste et un réflexe d’effroi la condamnation de toute remise en cause.

Est-ce pour cela que les dirigeants ont tant aimé les guerres dans le passé ?

Elles confortent leurs pouvoirs, soumettent les peuples en les jetant les uns contre les autres.

Alors, nous qui ne sommes ni anesthésiés, ni terrorisés, parlons de ces victimes sans voix que la société sacrifie à ses arriérés et à la cupidité.

 - Si vous parcourez les campagnes, vous constaterez que les oiseaux disparaissent empoisonnés par l’agriculture, fusillés par les guerriers du dimanche et des autres jours, heurtés par les engins de transports divers.

Dans ce contexte, le lobby chasse Français intrigue auprès des pouvoirs publics pour violer le droit européen de préservation des oiseaux.

Ces jours-ci, les dirigeants de ce lobby menacent électoralement les élus de les sanctionner si la ministre n’autorise pas le tir des oies au-delà du 31 janvier.

La ministre doit prendre sa décision dans la semaine à venir.

Il faut savoir que depuis des années, le conseil d’Etat Français annule les successifs arrêtés ministériels, pris sur pressions des chasseurs, permettant la chasse des oies jusqu’au 10 février.

Sans entrer dans des considérations par trop juridiques, je rappellerai que le droit européen (directive du 2 avril 1979, reprise le 30 novembre 2009) prohibe la chasse des oiseaux « lors de leur trajet de retour vers leurs lieux de nidification ».

Les tueurs forcenés de ce pays, refusant toute modération de leurs prélèvements, intervinrent durant deux décennies devant les juridictions pour contester les dates de début de migration des oiseaux.

Or, la Cour de Justice des Communautés par arrêts du 17 janvier 1991 contre l’Italie, des 19 janvier 1994 et 7 décembre 2000 contre la France, dit pour droit qu’il fallait cesser la chasse dès le début de la migration des oiseaux.

En conséquence, une fermeture de la chasse aux oiseaux migrateurs fin janvier s’imposait et apparaît même trop tardive.

Inacceptable pour le lobby chasse Français, gestionnaire du nombre de ses adeptes !

Sur le mode tartarinesque de « retenez-moi ou je fais un malheur », ils harcèlent les parlementaires et le ministère pour tuer toujours davantage.

Pour leur complaire, souvenons-nous que l’ancien président de la république, en janvier 2012, prorogeait la chasse aux oies en février sous couvert « d’une chasse scientifique » !

Faudra-t-il encore des arrêts du conseil d’Etat, voire de la cour de justice de l’Union Européenne pour stigmatiser la nocive chasse à la Française ?

Ce loisir de mort, cette nuisance absolue, cette aberration éthique qui fit disparaître l’ours pyrénéen, fait la guerre aux tétras, aux bécasses et alouettes.

 - Dans le même temps, en Alsace, on apprend l’extension d’un centre d’élevage de singes pour l’expérimentation.

A quelle époque vivons-nous ?

Il serait grand temps de reconnaître aux grands singes des droits à vivre libres sur la terre, et ériger en crimes les actes de cruauté à leur encontre.

Personnellement, je suis très attaché à la recherche scientifique et en particulier en biologie et médecine, pour faire reculer la maladie, la souffrance et la mort.

Mais, la recherche passe, désormais, par la biologie moléculaire, les travaux sur les cellules souches, sur les tissus, par des protocoles thérapeutiques et non sur des êtres sensibles dotés d’un cortex, ce qui exclut les animaux qu’il est abjecte de ramener au rang de « matériel de laboratoire ».

Les progrès des connaissances résulteront de simulations, des analyses génétiques, des manipulations de télomères et non d’une vivisection à la Claude BERNARD.

- L’assemblée nationale inscrivait au printemps dernier, dans le code civil, que l’animal est un être sensible. Déclaration bien peu révolutionnaire et de pure évidence, mais de nature à révulser ce que ce pays compte d’arriérés, tortionnaires d’animaux.

Ces lobbies trouvent dans un sénat, à droite depuis septembre 2014, des échos favorables et la chambre conservatrice et ruraliste, décalée par rapport au pays, refuse la proposition de loi, adoptée en première lecture par les députés.

Si le texte énonçait que le chasseur est gestionnaire de la nature, l’agriculteur garant de la saine culture issue de la terre qui ne ment pas, le sénat n’aurait rien trouvé à redire.

Mais, oser affirmer que l’animal est un être sensible heurte les archaïsmes des réactionnaires.

L’assemblée nationale pourrait, en vertu de la constitution, avoir le dernier mot et imposer la réforme du code civil aux conservateurs du sénat.

Ma confiance dans une classe politique déconnectée des citoyens me laisse perplexe sur l’issue de cette audace !

Si le législateur inscrivait, finalement, dans le code civil, que l’animal est un être sensible, les industriels de la viande projetteraient néanmoins l’édification de fermes concentrationnaires comptant des milliers d’animaux entassés dans des conditions contraires à leurs exigences éthologiques, animaux voués souvent à une mort cruelle aux noms de rites religieux dont nous retrouvons ici les méfaits contre la vie.

 - Ailleurs, pour créer des « emplois », en fait pour des profits spéculatifs et véreux, des promoteurs déménagent faune et flore.


Bien sûr, les élus vont faire de l’écologie.

En fin d’année, ils donneront un grand spectacle, très politiquement correct, sur le thème de la lutte contre le réchauffement climatique.

Par ses généralités et l’absence d’intérêts contraires immédiats, le dérèglement climatique offre un splendide divertissement à l’inconsistance des dirigeants planétaires.

Sauver la biodiversité, protéger concrètement, ici et maintenant, la nature, changer le rapport à l’animal s’avèrent plus difficiles que disserter sur les émissions de gaz à effets de serre, la diversification énergétique et autres écrans de fumées qui masquent le grand massacre et l’enfer.

Loin de moi de soutenir que le réchauffement planétaire ne constitue pas un défi.

Mais, ce défi est reconnu et assumé.

Déplorer les pollutions n’expose pas à grand-chose.

Demander l’abolition de la chasse, de la tauromachie, du gavage, des abattages rituels, l’abandon d’un grand aéroport, d’un barrage, d’un centre de loisirs exigent ce dont notre société manque le plus : du courage !

Oui, du courage de déplaire !

Ne soyons pas dupes. Restons éveillés et résistants face aux ennemis de la terre.


Gérard CHAROLLOIS


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