Et le singe devint triste.

Popularisant le darwinisme, les auteurs du début du 20ème siècle, affirmaient que l’homme descendait du singe.

Nos amis de CHARLIE HEBDO en tirèrent une caricature dans laquelle, à cette nouvelle, le singe répliquait : « c’est une honte pour moi ».

Homo sapiens sapiens (il faut le dire deux fois, car le doute est permis) est bien loin d’être l’espèce parachevée, le sommet de ce que pouvait produire la biosphère, l’être parfait, doté d’intelligence et de capacité d’empathie.

Il tue ses semblables aux noms de mythes dont la débilité apparaîtrait à un enfant de 10 ans non conditionné.

Il torture, sacrifie, supplicie les animaux, les pourchasse et les réduit au rang de simples marchandises.

Il souffre d’une addiction à l’accaparement, à la possession, au-delà de tout besoin.

Il admire sans cesse sa science bien qu’elle ne parvienne toujours pas à maîtriser le processus de vieillissement et s’extasie devant ses arts, si souvent conformistes et snobinards.

Il sépare la nature et la culture, alors que la seconde n’est jamais que sa propre nature.

Il y a un an, mourait François CAVANNA, penseur qui n’aimait ni la mort, ni les dieux, ni les chasseurs, ni les toreros.

Il aimait, l’inverse de ces aberrations, à savoir, la vie et pensait que la seule vraie révolution serait d’abolir la mort, consacrant au sujet un livre « stop crève ».

Contre les arriérés, tueurs et tortionnaires d’animaux, il poussait un cri de colère « coup de sang » et énonçait sa déception devant l’humain, en publiant « et le singe devint con ».

Comment ne pas penser au regretté CAVANNA, après la nouvelle manifestation de la cruauté générée par le fanatisme religieux qui oppose des armes à feu à des crayons, parce qu’il oppose la superstition et l’ignorance à la raison et à l’humour intelligent.

Notre biomédecine ne parvient pas encore à empêcher le déclin inéluctable et la vraie révolution attendue par CAVANNA viendra trop tard pour lui et pour tant d’autres.

Notre culture n’a toujours pas extirpé de l’homme l’obscurantisme, ni la cruauté.

Même nos médias perdurent à classer la société en strates confessionnelles, préparant ainsi les heurts de demain.

La France compte encore un peu moins d’un million de chasseurs, négationnistes des droits du vivant, amateurs de tueries et de gros fusils.

Ainsi, l’homme reste à hominiser.

Rien ne prouve qu’il le sera un jour.

Il serait bien surpris notre ami rital d’apprendre que son journal se vend, ces jours-ci, par millions d’exemplaires.

Moins surpris, sans doute, d’entendre les permanents de la lâcheté dire que nos caricaturistes en font trop et qu’il ne faut pas exciter le nazillon de service, celui qui est toujours prompt à assassiner, soit pour un führer qui existe, soit pour un dieu qui n’existe pas.

Pour les permanents de la capitulation, intermittents de la liberté, il y a des idéologies sacrées dont il ne faut pas rire, qu’il ne faut pas critiquer.

Et pourtant, lorsqu’on observe les rites religieux, lorsqu’on écoute les théologiens de toutes obédiences, il est difficile de ne pas rire, avant de s’attrister.

C’est face au fanatisme, à l’intolérance, à la brutalité sanguinaire que l’on distingue les hommes de résistance et ceux de capitulation.


Je n’oublie pas, pour ma part, que CHARLIE HEBDO est l’unique journal français à militer contre l’abjecte corrida et contre la criminelle chasse.

Les autres organes de presse recopient servilement, sans aucun esprit critique, sans analyse ni débat, les communiqués des lobbies de la mort.

Ce n’est pas un hasard, si ceux qui ont la lucidité d’affronter les tueurs agréés de ce pays possèdent celle de râiller les gourous des diverses sectes grandes ou petites.

Or, le manque de courage de nos contemporains face aux obscurantismes et aux exactions préparent des lendemains tragiques.

Si l’Europe crée des ghettos communautaristes fondés sur des identités religieuses, il y aura libanisation de la société.

C’est ce qui se dessine, en France, présentement.

Si le terrorisme appelle la guerre et l’élimination des assassins, il convient aussi de prévenir les crispations frontales et préparer un avenir qui ne soit pas de confrontations meurtrières.

 

La bataille est purement culturelle.

Au lieu d’invoquer les confessions, marchant pour un jour main dans la main, il serait plus opportun d’inviter tout humain à prendre place dans la seule communauté qui vaille : celle des vivants.

L’important est ce qui rassemble, ce qui unit, ce qui fait socle et non ce qui sépare.

En attendant, le singe peut bien avoir honte de son cousin tant il demeure con.


Gérard CHAROLLOIS


Commentaires  
# Vansuyt Mme 18-01-2015 20:32
Je soutiens votre action, suis végétarienne, luttons pour le bien-être animal.
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