Des stratégies asymétriques...

En cette année,  l’Union Européenne est saisie, par un million de signataires, d’une demande d’interdiction de la vivisection.

Contre la corrida, contre la chasse, contre les élevages en vue de l’expérimentation et de la production de fourrures, des mouvements manifestent, pétitionnent, rédigent des rapports, se mobilisent, dans le mépris de politiciens eux-mêmes méprisables et aux ordres des lobbies d’amateurs de tueries.

Les lois, les règlements sont faits pour les tueurs, l’Etat s’évertuant à allonger les périodes d’ouverture de la chasse, de couvrir le braconnage aux gluaux, à la matole, aux lecques, aux tirs de nuit, classant « nuisibles » des espèces dans l’unique dessein d’offrir à des piégeurs ludiques le plaisir sadique de mettre à mort les petits carnivores, de « réguler » les loups, d’entraver les manifestations contre la torture tauromachique.

Le chasseur, l’éleveur, le tauromaniaque tiennent les ficelles des pantins élus qui relaient docilement leurs exigences.

Face à la servilité des élus, le protecteur de la nature et des animaux en réfère au juge, en particulier administratif et occasionnellement au juge supra-national.

Pendant près de vingt ans, les tribunaux administratifs et le conseil d’Etat durent annuler des arrêtés fixant des dates d’ouverture de la chasse des oiseaux parfaitement contraires à la directive européenne relative à la conservation des oiseaux.

Chaque année, les préfets et les successifs ministres de l’environnement, reproduisaient les illégalités censurées, sous la pression des « gestionnaires de la faune » !

 Les mêmes pouvoirs publics perdurent à classer « nuisibles » des espèces aussi précieuses pour les équilibres écologiques que les renards, les fouines, les belettes et les martres.

Mais, l’arriéré invoque la rage, l’échinoccocose, les poules mangées et autres mauvais prétextes à massacres.

 Cette année encore, le conseil d’Etat doit, par arrêt du 31 juillet, annuler partiellement l’arrêté ministériel du 2 août 2012, en ce qu’il classe nuisibles les pies, martres, fouines dans nombre de départements.

Ainsi, nous voyons deux stratégies parallèles se dessiner.

Le tueur joue le politicien, la pression, les menaces de troubles à l’ordre public ou le chantage électoral pour faire prévaloir ses fantasmes contre nature.

 Le protecteur joue le droit, les juridictions pour redresser les courbettes des élus et de l’administration qui, bien évidemment, préférera toujours une injustice à un désordre.

 Pour l’heure, reconnaissons que l’arriération se porte bien en ce pays, les quelques avancées obtenues sur les dates d’ouverture de la chasse et sur les modes de destructions de la faune étant marginales.

 La grande inquiétude des chasseurs, des tauromaniaques et autres négationistes de la sensibilité animale réside dans l’évolution trop lente mais néanmoins inéluctable de l’opinion publique qui leur devient défavorable.

 Aussi, leur nouvelle stratégie vise à diaboliser les mouvements de protection qu’ils voudraient dépeindre en « terroristes », faute de pouvoir leur opposer une argumentation de fond cohérente.

 Malheureusement pour eux, pas la moindre agression à reprocher à ceux qui s’assemblent dans les villes de sang pour protester contre les sévices infligés aux bovidés !

Alors, ils confondent le bruit, la réfutation radicale, l’indignation salutaire avec une infraction révélant la parenté ontologique entre les loisirs et spectacles de mort et le fascisme.

Il leur faut éliminer leurs contestataires en les qualifiant de délinquants, stratégie pitoyable et édifiante de ce qu’ils sont, stratégie vouée à l’échec car fondée sur une imposture.

 Rien n’arrête une idée dont l’heure est venue.

 Tout être vivant est un être biologique et rien d’autre.

 Entre les espèces, y compris la nôtre, n’existent que des différences de degrés et non de nature.

Les mêmes lois de la biologie régissent nos vies et face à cette unité de destin les différences de capacités et d’aptitudes s’avèrent dérisoires.

 Oui, chasse, tauromachie et autres actes de cruauté seront prochainement abolis !


Gérard CHAROLLOIS


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