Une différence irréductible.

L’actualité, offrant des occasions de parler de permanences, confirme une différence éthique fondamentale, irréductible, insurmontable entre nous, biocentristes, et une société vouée au nivellement, au productivisme, à l’exploitation, à la dévastation de la terre.

Quelques faits vont illustrer ce fossé.

Survint, ces jours-ci, une polémique relative aux campagnes d’effarouchement de loups dans le parc national des ECRINS.

Des échange de courriers électroniques avec les dirigeants du parc révèlent que ceux-ci revendiquent la vocation pastorale du parc.

Il faut comprendre que, concrètement, le parc national ne peut accueillir ni la faune, ni la flore sauvages, mais des moutons de rente.

La nature n’est pas la priorité des élus locaux, ce que nous savions de longue date.

A l’autre bout du pays, un tribunal administratif annule, à la requête de la SEPANSO et de la LPO, un invraisemblable arrêté du préfet des LANDES qui l’an passé, pour faire cesser les incidents entre chasseurs d’ortolans et protecteurs des oiseaux, avait cru pouvoir expulser les seconds de son département.

Pendant longtemps l’Etat Français tenta de couvrir juridiquement la pratique arriérée consistant à capturer des petits oiseaux chanteurs, dans les LANDES, à l’aide de pièges-cages dits « matoles ».

Il fallut des arrêts du conseil d’Etat pour contraindre les pouvoirs publics à prononcer l’illégalité de ces destructions barbares, distractions d’une poignée de braconniers locaux.

Mais, l’administration laisse faire, avec les encouragements des politiciens irresponsables, persuadés que la répression de ce braconnage susciterait une jacquerie, à l’instar des appréhensions des autorités, naguère, devant les gesticulations tartarines des tireurs de tourterelles du MEDOC.

L’an passé, des militants de la cause des oiseaux contraignirent des gendarmeries locales à constater les cas d’infractions à la législation de la chasse. Les amis des oiseaux enlevèrent des « matoles » contenant des ortolans et autres passereaux.

Un commando de braconniers agressa les militants, détériorant leur véhicule.

Que fit le préfet ?

Préférant, comme tout pouvoir, une injustice à un désordre, il bannit des LANDES les défenseurs des oiseaux, au mépris de la liberté élémentaire, violation du droit que sanctionne le tribunal.

Ainsi, des loups des ALPES aux ortolans des LANDES, c’est la même malfaisance qui est à l’œuvre.

Disons-le clairement : des hommes sont contre nature.

Un processus de destruction totale est sournoisement en train de s’opérer et que ce soit pour assouvir des intérêts cupides ou pour satisfaire des loisirs d’arriérés, la société tue.

Face à ce constat d’évidence, deux attitudes sont possibles :

- faire de l’environnementalisme de collaboration en feignant de ralentir le processus, en composant, en louvoyant, en taisant prudemment les faits pour maintenir l’illusion d’un compromis qui se fera toujours au détriment de la vie.

- s’opposer calmement, avec sérénité mais fermeté, puisqu’on ne peut pas poursuivre dans cette direction, qu’il faut changer de cap, de valeurs et mettre la protection de la nature à l’ordre du jour.

Ceux qui s’inscrivent dans une démarche de vérité et de courage ne recevront ni décoration, ni subvention, ni reconnaissance officielle parce qu’ils dérangent et troublent le jeu de dupes d’une société qui, parfois, parle d’or mais qui n’agit que pour l’argent.

« Voyons, vous ne voudriez pas que les ALPES, LES PYRENEES, les LANDES et le PERIGORD deviennent des réserves d’indiens » !

Les esprits enclavés veulent du développement, de la croissance, des autoroutes, des lignes à très grande vitesse, de la maïssiculture, de l’élevage soutenu à 50% par des subventions publiques !

Que la faune et la flore aillent se faire protéger ailleurs.

Ailleurs, c’est-à-dire nulle part.

Parler clair, c’est affirmer qu’il faut laisser des espaces à la nature en renonçant à une exploitation forcenée partout. C’est dire qu’il faut cesser de subventionner à 50% des revenus l’élevage de montagne aboutissant à maintenir artificiellement des pratiques contre nature, et subordonner ce salaire public à la seule présence des grands prédateurs.

Dire la vérité, c’est constater que la chasse française est un abus, que tout dialogue sous l’égide d’un pouvoir partial et soumis confine à l’imposture dès lors que la mafia agrocynégétique entend bien ne rien concéder.

Certes, une société pluraliste doit tendre à la concorde. Mais pour ce faire, la confrontation doit être loyale et l’etat doit cesser d’être sous influence.

Piteusement, l’actuelle ministre de l’écologie, déclare, ces jours-ci, au président des chasseurs, par ailleurs conseiller général de droite de NICE, que « la chasse est respectable et responsable ».

Nous, biocentristes, connaissons les irresponsables !

De tels propos justifient pleinement le mépris croissant des citoyens à l’égard des politiciens.

Faisons le choix de la vérité, du courage, du refus de la dévastation programmée.

Tant pis pour les décorations, les subventions, les lambris de la république, mais nous choisissons de parler fort, haut et clair. Nous choisissons le parti de la vie, de la terre, des oiseaux et des loups.


Gérard CHAROLLOIS


Commentaires  
# Letizia 21-07-2014 10:50
Vos propos traduisent malheureusement une triste réalité on ne peut plus actuelle, hélas. Le ministère de l'écologie et sa ministre en titre ne défendent plus l'environnement mais seulement ses exploitants. Quelle ironie, il eût fallu choisir le ministère de l'agriculture.. déjà occupé par un autre ministre "contre nature".
Dans le Nice Matin de ce matin, j'ai trouvé un article dithyrambique, en l'honneur des chasseurs, sur une battue organisée près de Tende dans les Alpes Maritimes à 2 pas du parc national du Mercantour. Tous les chasseurs du coin étaient du rendez-vous. L'article revient sur les exactions des loups sur les cheptels de moutons forts nombreux "attaqués" par les loup dans la région. Aucune prise de recul. Du petit lait pour les "contre nature".
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# Letizia 21-07-2014 10:58
Article de Nice Matin du jour :

http://www.nicematin.com/tende/reportage-comment-chasseurs-et-eleveurs-traquent-le-loup.1831960.html
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