«C’est grave docteur ? »

A l’heure où le peuple Français vote, pour le renouvellement de ses conseils municipaux, en faveur des adorateurs du Marché, pires artisans de ses malheurs, le gouvernement dévoile un projet de loi portant création d’une agence de la biodiversité.
Les médias passeront sous silence, comme d’habitude, ce qui est essentiel, pour ressasser les sempiternelles antiennes sur le chômage, la croissance, la dette, les flux financiers, l’économie, l’argent, la rentabilité, l’exploitation.
Et la vie !
Silence, on détruit, on tue, en sachant que cela ne pourra pas durer. Mais qu’importe, puisque la société souffre d’une addiction à la consommation, aux voyages, aux loisirs contre nature.
Parler de biodiversité, (mot pompeux pour dire la nature), c’est bien.
Créer une instance nationale de concertation consacrée au sauvetage de cette biodiversité, représente une avancée indéniable.
Le gouvernement n’associe ni l’office national de la chasse et de la faune sauvage à l’agence pour la biodiversité, ni l’office national des forêts.
Ne nous y trompons pas.
Ce n’est nullement parce que les gouvernants admettent enfin que les chasseurs sont les principaux fossoyeurs de la faune en anéantissant  tant d’espèces (les carnivores)  et en   artificialisant  quelques autres (sangliers).
Quand l’ONCFS deviendra un office national de la faune sauvage, il conviendra évidemment de l’associer à cette agence de la biodiversité.
N’attendons pas des hommes politiques actuels qu’ils aient le courage, la lucidité, la générosité nécessaires pour édicter une véritable politique de protection de la nature qui prévaudrait sur les caprices des lobbies et les petits intérêts des oligarques de l’argent commanditaires de travaux publics inutiles, aux seules fins de s’enrichir toujours davantage.
Le premier ministre, Monsieur NOTRE DAME DES LANDES, prouve le niveau moral déplorable de cette classe politique par sa volonté de faire prévaloir les intérêts du groupe VINCI sur la préservation d’une zone bocagère.
Demain peut-être, un nouveau premier ministre, actuellement sévissant au ministère de l’intérieur, Monsieur tauromaniaque, servira les mêmes intérêts, presque autant que le feraient leurs antagonistes du parti UMP, parti  des milliardaires qui ne rêve que de casser les services publics, de supprimer un million d’emplois dans les collectivités publiques, générant ainsi un million de chômeurs supplémentaires et quelques centaines de milliers de salariés sous-payés, précarisés, flexibles à souhait pour leur temple adulé «l’entreprise privée ».
Quelle déraison habite une moitié du peuple Français qui fustige les injonctions de la très « libérale » Commission Européenne et opte pour le parti porteur de cette idéologie !
En contemplant l’état de cette société, il est permis de constater que la sortie de secours est encore loin.
Les citoyens de ce pays au lieu d’aspirer à un changement par le haut, vers plus de compassion, de solidarité, de protection du vivant, appellent des mesures d’austérité, de rigueur, de gros coups de bâtons sur tels ou tels boucs émissaires, en ignorant bien sûr, comme le firent tant de peuples dans l’Histoire, qu’ils en seront victimes.
Indissociables sont les mesures réservées à la nature, aux animaux et aux humains les plus vulnérables.
La compassion ne se divise pas.
Alors : « C’est grave docteur » ?
«Oui. Il y eut des poussées du mal au siècle passé et cela n’a guère réussi aux population. Le mal s’appelle sado-masochisme collectif. Ce mal sévit sur la planète entière et cela pourrait bien finir tristement ».

Gérard CHAROLLOIS


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