Le pouvoir macroniste, jouet des lobbies, affiche un plan anti-loup en ce mois de septembre.
Il autorise les tirs de loups de jour et de nuit par les éleveurs, au besoin à la lunette de vision nocturne.
Dans le même temps, le ministre de l’agriculture œuvre à l’échelon européen pour retirer à l’espèce son statut de protection dont, de fait, elle cesse de jouir en France.
Quand ils parlent loups, ces financiers affairistes, agents des intérêts très privés (de scrupule), pensent éleveurs.
Sans doute s’imaginent-ils que la France reste, comme aux siècles passés, peuplée de paysans.
Ils doivent ignorer que la politique productiviste promue par la FNSEA éradique les paysans : ce pays compte moins de quatre cent mille exploitations agricoles.
Les concentrations aboutissant à des méga-fermes, les usines à viande produisant des milliers de bovins, des dizaines de milliers de porcs et de poulets qui ne verront jamais un renard, aux mains d’actionnaires intégrateurs de filières, font disparaître l’agriculture d’antan.
L’élevage de montagne n’est ni économiquement rentable, ni écologiquement souhaitable.
Il ne persiste qu’à coups de subventions massives et compromet la flore par surpâturage et la faune par la propagation de zoonoses.
Je sais, pas très démagogique de l’écrire, mais je ne quête pas les suffrages et encore moins les approbations des ennemis de la Terre.
L’immense majorité de nos contemporains veut le retour du loup mais les commissions et comités théodules suscités par l’administration n’intègrent que des éleveurs et très marginalement un naturaliste, caution morale.
Dans cette grande querelle, je suis résolument, ardemment et définitivement du côté du loup.
Cette espèce n’a jamais disparu d’Italie, d’Espagne, du Portugal, de l’Est de l’Europe et les éléments les moins évolués des populations de ces pays ne crient pas « au loup ».
La France avait éradiqué l’espèce, avant la seconde guerre mondiale et dans un pays où sévissent des lobbies contre nature, son retour suscite des fantasmes et des haines irrationnels.
Bien sûr, le loup se révèle pour le mouton ou la chèvre presqu’aussi cruel que l’éleveur qui voue son animal à l’égorgement.
Car en cette affaire, nul pourfendeur du prédateur n’élève son bétail pour autre chose que l’abattage.
Pas d’amour, de douceur, d’affectif en cet affrontement, que de la spéculation financière, d’où la compréhension spontanée des hommes au pouvoir, gens d’argent, d’affaires et de finance.
Certes, le loup mange des moutons lorsqu’ils errent sans surveillance, la nuit surtout, dans les alpages.
La solution ?
Elle est simple.
Dans les Abruzzes, qui ne manquent ni de troupeaux ni de loups, les moutons sont rentrés le soir à la bergerie et le loup n’en possède pas la clé.
Mais derrière le « bucolique berger » se cache le fusillot obsessionnel.
Parfois, la pulsion anti-nature sort du bois et se montre au grand jour.
Ainsi, en Drôme, la fédération des chasseurs déplore la présence du loup qui réduit le nombre des sangliers à « gérer » !
Nous pourrions rêver d’un monde dans lequel le loup ne broute que de l’herbe, le lion caresse la gazelle, le brochet protège le petit poisson, un monde sans prédation et, encore mieux, un monde sans la mort !
Comme me le disait Théodore MONOD, "Quand la nature créa la vie, elle ne nous a pas demandé notre avis".
Le propre de l’homme qui reste à advenir tiendra justement à ceci : la souffrance et la mort sont à récuser.
En attendant cette parousie athée, laissons revenir le loup.
La Nature l'a fait ainsi et il participe de ses équilibres biologiques.
Dans l’absolu, sa présence sauvera l’homme de cette indignité consistant à passer des dimanches à traquer, mutiler, massacrer de malheureux sangliers.
La chasse est une honte, une injure à l’humanité de l’homme.
Le loup, à la différence du chasseur français, tue pour se nourrir, pour vivre et non pour jouir de l’art de tuer.
Gérard CHAROLLOIS