Et après ?

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Le chef de l’état, adepte du libéralisme économique, peut être heureux.
Il a gagné les élections, nonobstant sa deuxième place sur le podium, et régnera sans doute dix ans sur ce pays.
Il voulait un duel, en fait un duo, avec le Rassemblement National puisqu’il sait qu’au second tour de la présidentielle de 2022, ce parti est son meilleur adversaire, celui qu’il est assuré de vaincre au nom du rassemblement républicain, du sursaut antifasciste, pièce qu’il a déjà si bien jouée en 2017.
Il se voit déjà élu avec au moins 60% des suffrages exprimés au second tour.
Quant aux divers écologistes, socialistes, progressistes, ils se neutraliseront par leurs divisions suicidaires.
Avec de tels adversaires, l’omnipotence des lobbies n’a aucun souci à se faire.
Chaque leader, tel un enfant en fin de récréation, compte ses billes avec le souci de faire mieux que le rival du même camp.
Que les écologistes fassent un score honorable peut réjouir ceux qui s’illusionnent sur la portée d’un succès électoral qui ne soit pas une prise du pouvoir.
Demain, le monarque consultera toujours son ami Thierry COSTE et ne recevra sans doute même pas Allain BOUGRAIN-DUBOURG.
Il parlera abondamment de « transition énergétique » et du climat, mais la faune, la flore, les milieux naturels ne bénéficieront nullement de scores électoraux qui ne permettent pas de renverser
 un système létal.
Les hommes, bien campés au pouvoir, nourrissent une idéologie contraire au respect du vivant. Les « libéraux économiques » au service de l’argent et des traditions anti-animalistes dominent
 toujours en Europe, en France et dans les collectivités locales.
Certes, le néfaste PPE, nom que les conservateurs se donnent au parlement européen, se trouve un peu affaibli mais demeure une force importante et les « libéraux » du président MACRON, en renfort,  n’insulteront pas le Marché et ses dogmes.
Imaginons un instant, en un rêve impossible, que EELV, France Insoumise, Parti Animaliste et Urgence écologiste aient additionné leurs voix le 26 mai.
23% des suffrages se seraient portés sur les gens de mieux et le pouvoir des chasseurs, des banquiers, des lobbies agricoles et industriels, de tous ces ennemis de la terre, vacillerait.
La politique, à l’inverse du sport, ne conduit pas à déclamer pour se consoler : « l’essentiel est de participer ».
L’essentiel consiste à établir un rapport de forces pour défendre une cause, des valeurs éthiques, des intérêts qui ne sont pas les intérêts égoïstes d’une féodalité.
Quelles sont les chances d’opter pour l’issue de secours, c’est-à-dire pour l’union des gens de mieux ?
Réponse : hélas, aucune.
Chaque petit chef de tribu voudra compter ses billes dans la cour de récréation et la droite de l’argent triomphera en 2022 de la droite populaire et nationale.
On continue.
Premier opposant à l’issue du scrutin des Européennes, l’animateur de EELV devrait engager un dialogue, des négociations avec les autres mouvements de progrès pour constituer la force unitaire
 qui seule pourrait inverser le cours fatal des choses.
Il ne le fera pas et souhaitons-lui l’honneur de ne pas finir ministre chez MACRON, comme tant d’autres de ses prédécesseurs !
Devenir ministre est une honte lorsque ce n’est pas pour faire avancer la cause que l’on prétend défendre.
Or, nul écologiste ne devrait accepter d’accéder aux apparences du pouvoir sans exiger l’abolition de la torture tauromachique, de la chasse, des menées mafieuses des lobbies économiques contre
 la santé humaine, la biodiversité.
Face aux deux droites, les partis de progrès, de défense du vivant, de promotion de la justice sociale, l’emporteront le jour où ils auront compris le piège à mâchoires dans lequel ils se débattent
 et lorsque faisant l’union nécessaire de tous les gens de mieux, ils constitueront un nouveau Conseil National de la Résistance ouvert à tous les animalistes, les socialistes, les insoumis, les esprits libres et généreux, les citoyens debout.

Gérard CHAROLLOIS