Le jour du dépassement ou flagellation ascétique contre hédonisme altruiste

Le premier août a été déclaré, cette année, jour du dépassement. L’humanité a consommé à cette date ce que la terre lui fournit en une année.
Selon que vous vivrez comme un Luxembourgeois, un Français ou un Vietnamien, ce jour du dépassement sera le 19 février, le 5 mai ou la mi-octobre.
Sous-entendu, le vertueux,  responsable, ami de la planète,  sage, avisé vivra plutôt comme un Vietnamien que comme un Luxembourgeois.
Or, le message « écologiste » ne passe pas et tout continue dans une belle indifférence de l’opinion publique et à l’immense satisfaction des oligarques et de leurs petits commis dans la politique.
Pourquoi ?
Observons que les discours sur la nature (ils disent aussi l’environnement) présentent deux versants.
D’un côté, les scientifiques et les associations lancent des cris d’alarme pour un avenir à moyen terme (la fin du siècle) et appellent à l’austérité, le sacrifice, la sobriété, la flagellation devant des comportements de consommateurs gavés.
A la fin du siècle, nous ne serons plus là.
Et puis, la flagellation, le sacrifice, le renoncement aux plaisirs de l’existence, bien d’autres idéologies s’en emparent pour flatter la culpabilité et le sado-masochisme. Rien de bien nouveau sur ce versant mortifère.
Second versant du discours sur l’écologie, voici les professionnels subventionnés et les décideurs politiques avec les éloquentes proclamations sur le climat, la biodiversité, avec forces conférences, colloques, conventions internationales, agences multiples, « machins » verbeux et creux.
De ces gesticulations d’estrades, ne sortira aucune mesure concrète.
L’écologie brasse du vent et broie du noir.
D’un côté, elle exhale une sombre misanthropie sans véritable amour de la nature, de l’autre elle palabre derrière le paravent des impostures.
On comprend qu’elle échoue et que nature meurt.
Cessons de culpabiliser tout le monde pour mieux exonérer les vrais coupables du massacre en cours.
Cessons de déclamer du haut des tribunes pour accoucher d’un verbe qui ne se fait pas action.
Pour être compris, puis soutenu, il faut être positif, appeler à un hédonisme altruiste puisque tous les humains exempts de pathologie masochiste préféreront, qu’on le veuille ou non, que cela nous plaise ou nous afflige, vivre comme des Luxembourgeois et non  comme des Vietnamiens, à commencer par les Vietnamiens.
Il faut, pour être compris, définir les sources d’agressions de l’homme contre la terre.
Qu’est-ce qui compromet la biodiversité ?
Une approche méprisante du vivant.
La protection du vivant doit être un impératif essentiel parfaitement compatible avec le bien-être et la prospérité humaine.
Ainsi, si la chasse était abolie, nos concitoyens ne souffriraient pas de la faim et n’auraient pas à renoncer au confort et autres agréments de la vie.
Or, la chasse tue toutes les espèces par-delà les classifications officielles.
Parce qu’il faut être concret et ne pas bavarder comme un « naturaliste de connivence », il conviendrait d’imposer, par la loi, des mesures concrètes : normes de construction d’immeubles impliquant des dispositifs de nidification des oiseaux cavernicoles tels les martinets noirs, les moineaux et autres hôtes des villes de naguère.
Tout mode nouveau de transport, de production d’énergie devrait impérativement, avant mise en service, comporter une étude d’incidence sur la biodiversité et, en cas d’agression, être prohibé ou devoir adopter des mesures supprimant ces nuisances.
Les modes de pêche devraient être abandonnés lorsqu’ils provoquent des mortalités de dauphins, d’orques et de phoques. Les biocides, en agriculture, devraient impérativement être taxés pour en réduire l’intérêt économique et les considérables subventions soutenant l’élevage de montagne devrait être subordonnées à la présence des grands prédateurs.
La vie devrait toujours prévaloir sur la spéculation, dans un esprit de réconciliation de l’humain avec la nature.
Cessons d’opposer la maîtrise de l’homme sur son destin et l’amour du vivant dans sa merveilleuse diversité.
Parce que la mort est toujours un scandale, l’intelligence supérieure sert la vie sous toutes ses formes.
Un chasseur nommé TRUMP a déclaré la guerre au vivant parce qu’il aime la mort tant par les armes à feu que par les agressions de la finance contre la biosphère.
Les vrais nuisibles ne sont ni les Américains, ni les Luxembourgeois, ni les Vietnamiens mais les chasseurs, terme sous lequel j’englobe, par-delà les idiots de village qui trompent leur ennui et le vide de leurs dimanches en courant après des cochons, tous ceux qu’animent une mentalité, un comportement oublieux de l’amour de la nature et du respect des êtres sensibles.
L’écologie sera comprise lorsqu’elle énoncera ce simple adage : « Il n’y a jamais de mal à se faire du bien, dès lors qu’on ne fait aucun mal à autrui ».
Que les fâcheux, les culpabilisateurs, les professeurs de sacrifices se flagellent tant qu’ils en ont envie, mais qu’ils laissent vivre les autres !
Pour sauver la vie sous toutes les formes que la nature a généré, il suffit d’aimer cette diversité et agir pour la sauver, mettre notre maîtrise à ce service et ne plus considérer l’humain comme une espèce à part.

Gérard CHAROLLOIS

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