Je suis toujours CHARLIE

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« S’il en reste dix, je serai le dixième et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là ». Victor HUGO (mentionnant son irréductible opposition à NAPOLEON le petit).
Les animateurs de CHARLIE-HEBDO, sympathiques, généreux, intelligents, anarchistes à souhait, menaient avec nous tous les combats contre la sottise, la cruauté, la chasse, la corrida, la superstition, les fausses idoles.
Par leurs écrits, leurs dessins, leur présence à nos manifestations, ils participaient à notre action visant à rendre ce monde plus doux, plus bienveillant, moins bas du plafond.
Tout droit sortis du Moyen-âge, des prisonniers de la religion islamique ont assassiné douze de nos amis le mercredi 7 janvier 2015, amenant quatre millions de Français à descendre spontanément dans la rue le dimanche 11 janvier pour dénoncer le fait que des hommes pouvaient être tués pour des caricatures dont ils n’étaient d’ailleurs pas les auteurs mais qu’ils avaient eu le courage de publier au nom d’un devoir de blasphème que la presse aurait dû unanimement réitérer au lendemain de cette tuerie et en riposte à l’obscurantisme de l’islamo-totalitarisme.
J’ai bien souvent exprimé ma gratitude et l’hommage que nous devions aux fondateurs et animateurs passés et présents de CHARLIE et je reviens aujourd’hui sur notre combat commun en commentaire d’une de ces polémiques dont les intellectuels ont le goût et la faiblesse d’esprit.
Edwy PLENEL de MEDIAPART, qui n’aime pas CHARLIE, l’accuse de complicité avec des racistes en « ayant déclaré la guerre aux musulmans ».
Le rédacteur en chef de CHARLIE réplique que Edwy PLENEL condamne à mort, une seconde fois, la rédaction de CHARLIE en excitant les fous de dieu.
Après le 7 janvier 2015, la plus élémentaire décence interdisait les propos « bêtes et méchants » de Edwy PLENEL qui, par ailleurs dans le passé, apporta la lumière sur certains scandales d’Etat.
On ne peut plus polémiquer comme si rien ne s’était passé.
Polémiquer revient à valider le meurtre et à passer à côté du débat de fond.
J’aborde ici ce débat divisant deux gauches, l’une masochiste, poussant les sanglots rédempteurs de l’homme blanc, agenouillée devant les damnés de la terre, et l’autre de « ni dieu, ni maître » et de l’universalisme de la raison et du droit.
Pour une certaine « gauche » dont je ne suis pas, l’islam est la religion des damnés de la terre, ce qui justifie ses crimes qui ont pour noms enfermement de la femme, condamnation de l’homosexualité, lapidation de la femme adultère, djihad contre les infidèles, prévalence de la loi d’un dieu sur celle des hommes.
Pour cette « gauche » dont Edwy PLENEL est un représentant, il faut taire les crimes du « bon côté », effacer le sang qui coule dans la mauvaise direction, comme il fallait au siècle passé nier les crimes staliniens et maoïstes, pour ne pas désespérer les masses.
Cela me semble une lâcheté doublé d’une erreur.
Pour CHARLIE, tout humain, quelle que soit son origine, bénéficie d’un droit absolu à la liberté de conscience et à un droit d’émancipation par rapport à un mythe.
Ainsi, pour nous, sont racistes ces islamo-gauchistes qui qualifient les Arabes de musulmans, leur daignant la capacité de s’émanciper d’un mythe.
Un Arabe n’est pas plus condamné à être musulman qu’un Européen n’est assigné à être chrétien.
Chrétien, musulman, israélite sont des appartenances religieuses et non ethniques.
Le raciste n’est pas celui qui dénonce un abrutissement religieux quelconque, mais celui qui enferme une personne dans une appartenance dont elle dispose du droit absolu de sortir à tout moment.
Notre laïcité reconnaît à tout individu la liberté de rechercher un réconfort, une consolation dans une croyance de son choix, mais elle interdit d’emprisonner quiconque dans une identité religieuse.
La religion et l’athéisme sont affaire de conscience et non des déterminismes ethniques.
La liberté d’opinion englobe celle d’adopter une religion, au même titre qu’une doctrine philosophique, mais la religion devient ennemie de la démocratie et des droits humains lorsqu’elle prétend soumettre tous les humains à une loi d’un dieu contraire aux droits du vivant.
La charia musulmane est ennemie de la démocratie comme le furent les crimes de l’inquisition ou les velléités législatives d’une quelconque église.
La religion doit demeurer un choix individuel et non une donnée normative pour une société riche de pluralisme.
Alors, ami CHARLIE, ne cède rien et continue ton œuvre salutaire en raillant les religions, les pouvoirs, les potentats, les trop puissants.
Et puis soyons racistes contre les cons, ceux qui préfèrent l’arrière-monde à ce monde, la souffrance au plaisir, la soumission à la liberté, l’obscurantisme à la raison, la mortification à la jouissance, le sacrifice à la douceur, ceux qui peuvent adorer légitimement un « créateur » mais qui massacrent volontiers la « création », qui célèbrent la mort en niant la vie.
 
Gérard CHAROLLOIS