Y a-t-il un écologiste ?

Je suis candidat à la primaire de l’écologie et je remercie les deux mille amis qui ont rejoint mon comité de soutien.
Pour permettre aux citoyens d’opter, il nous faut obtenir les parrainages de 36 conseillers fédéraux du parti EELV, ce qui s’avère plus problématique que
de rencontrer les électeurs.
Qu’est-ce que l’écologie ?
Les philosophes, d’une part, le grand public, d’autre part, s’accordent sur une définition alliant une science du milieu de vie et une sensibilité nouvelle
à la nature et à l’animal.
Pour le citoyen, ceux qui s’opposent au massacre des bébés phoques, à la chasse à la baleine, aux tirs des loups, à la déforestation, aux saccages des sites
naturels sont les écologistes. Pour ceux qui pensent le monde, les écrivains, les essayistes, l’écologie, en son acception éthique, rompt avec l’approche traditionnelle de l’animal machine
et de la nature à exploiter. Cette définition admise communément valut une grande sympathie aux écologistes politiques, dans un premier temps.
Le divorce entre le parti et le peuple, attesté par les résultats électoraux et les sondages, résulte d’un décalage entre une attente citoyenne et les discours des animateurs du parti.
Le rendez-vous a été manqué.
Présentement, dans les pseudo-démocraties qui ne sont que des ploutocraties aux mains des lobbies, l’écologie politique est dévoyée, à l’instar de la politique
en général.
Ainsi au pouvoir, vous observez un parti dit socialiste qui n’instaure pas le socialisme.
Vous subissez un parti dit LES REPUBLICAINS alors que nul ne conteste le régime républicain.
Les politiques mentent et, le contenu n’étant plus conforme à l’annonce, perdent toute crédibilité.
Quant aux écologistes politiques, ils dissertent sur la « transition énergétique, sur les transports, sur le logement, sur les pollutions, sur le climat, sur la réforme nécessaire des institutions », tout sujet important, mais nullement spécifique à l’écologie.
Silence sur l’éthique, le rapport aux autres espèces, la protection de la nature, le respect de l’animal, être sensible.
Serais-je le seul écologiste en politique ?
J’approuve ce que proposent les autres prétendants au grand affrontement devant l’opinion publique, mais je déplore leur silence sur les fondamentaux.
Un socialiste (un vrai), planificateur volontariste, peut parfaitement lui aussi prôner une « transition énergétique », vouloir davantage de « transports en commun », réguler les émissions de gaz à effets de serre.
D’ailleurs, ce socialiste planificateur existe et ne manque pas de talent.
Inversement, à droite, un libéral dévot du profit des entreprises peut, tout autant, louer la « transition énergétique », créatrice de filières nouvelles, donc d’occasions d’enrichissements pour les oligarques qui investiront dans ces secteurs. Pour l’adorateur du Marché et de sa main invisible, le profit a tout à gagner d’une petite couche de peinture verte sur le mercantilisme consumériste.
Je ne soutiens pas que ces questions "anthropocentrées" ne méritent pas des développements. Le penser serait absurde.
Je soutiens, en revanche, que tout décideur peut les appréhender et en faire son miel.
Alors, amis écologistes politiques, si vous ne voulez pas disparaître, si vous voulez retrouver un lien avec les citoyens, il vous faut porter les valeurs et les aspirations qui correspondent à l’attente des gens.
Soyez ce que vous prétendez être : le parti de la vie, de la nature, d’un nouveau rapport aux êtres.
Quant à vous, mes amis lecteurs et militants, s’il advenait que les dirigeants de EELV m’excluent de la primaire, c’est-à-dire excluent l’écologie, nous poursuivrions notre action loin du TITANIC.
Devant nous, les icebergs sont redoutables.
Loin d’anticiper, de réfléchir sur ce qui va advenir, une classe politique indigente nous offre le spectacle pitoyable d’une danse des égos.
 
Gérard CHAROLLOIS
 
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