Mon ami CHARLIE.

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Un an déjà que nos amis CABU, WOLINSKI, TIGNOUS, CHARB, Bernard MARIS n’agitent plus les intelligences.

Ils pourfendaient l’économie libérale, les injustices sociales, la chasse, la tauromachie et conchiaient la « connerie ».

Victimes de l’islamo-fascisme, victimes de leur courage, de leur lucidité quand tant de pleutres et de médiocres s’abritent derrière la « modération »,  la « tolérance », c’est-à-dire des fumigènes cachant  la lâcheté et le conformisme.

La couleur qu’il faut défendre est celle que l’on veut effacer.

En 2006, la presse unanime aurait dû publier les caricatures Danoises, non pas pour le talent qu’elles traduisent, mais parce qu’un homme libre ne doit jamais fléchir devant la menace.

L’esprit de Résistance, le simple courage ne sont pas les vertus les mieux partagées.

La peur, mère de tous les renoncements, constitue une excuse que je ne reconnais pas à ceux qui ajoutent à la veulerie, un habillage pseudo-rationnel.

Oui, un essayiste peut parfaitement avouer qu’il ne souhaite pas être inquiété par ceux qui répondent à l’idée par le meurtre.

Oui, un pusillanime bénéficie du droit à sa capitulation morale.

Mais, qu’il ne dresse pas le paravent d’une imposture pour masquer sa couardise.

 

Ainsi, de petits commentateurs condamnent, dans un premier temps, le terrorisme, puis, brandissent, prudemment, une argutie laborieuse sur la « nécessité de ne pas blesser les croyances » de ceux qui, ne sachant pas débattre et réfuter, assassinent.

Ces commentateurs confondent à dessein deux notions totalement distinctes : d’une part, le respect dû à tout être, quel qu’il soit et quelle que soit sa pensée, et, d’autre part, la liberté de critiquer, de railler, de moquer les idéologies, les pensées, les croyances quelles qu’elles soient.

 

Ceux qui atténuent l’horreur du crime des voyous fascistes qui assassinèrent nos amis, ceux qui murmurent qu’il ne faut pas attaquer  les religions, admettraient-ils l’interdiction de critiquer le communisme, le socialisme, le libéralisme, l’écologisme, le nazisme ?

Or, une religion, idéologie construite par des hommes, est un système philosophique comme tous les autres.

Le sacré ne vaut que pour l’adepte, et autrui conserve la liberté de s’amuser des sornettes, billevesées, absurdités grossières véhiculées par les religions.

De même, la liberté de dénoncer une idéologie, une pensée, une philosophie s’impose.

 

Dès lors, rire de dieu ou rire de tel ou tel leader idéologique, ne diffèrent que par le fait que le second existe, alors que le premier n’est qu’une fiction.

Les « intellectuels fatigués » qui feignent de ne pas distinguer entre le nécessaire  respect des personnes et le devoir de blasphème sont si petits qu’ils ne risquent guère de tomber sous les balles d’un fanatique halluciné.

Pour marquer le devoir de respecter la personne et celui de ne pas s’auto-censurer dans le grand débat des idées et des faits sociaux, je ferai du CHARLIE en affichant « Mort à la connerie et compassion pour les cons ».

Plus  académiquement, je rappellerai cette sage loi de SOLON : « à l’issue d’une guerre, tout vainqueur devrait s’abstenir de juger le vaincu ».

Combattons, sans complaisance, les superstitions, les erreurs, les faits sociaux contraires au respect de la vie, mais abandonnons les victimes de ces idéologies et de ces pratiques à leur conditionnement.

Savent-ils d’ailleurs ce qu’ils font ?

 

Dans tous les milieux, partout et toujours, l’humanité se divise entre résistants et soumis.

Voyez, en matière d’écologie, de protection de la nature, de défense animale, vous rencontrerez des « radicaux » extrémistes, frappés d’ostracisme, parce qu’ils condamnent le fascisme cynégétique français et des « modérés » qui s’accommodent de tous les abus et de la confiscation de la nature par un lobby aux manières féodales.

Alors, amis  lecteurs : résistants ou soumis ?

 

Gérard CHAROLLOIS