Eloge de la radicalité.

Le conditionnement culturel scientifiquement élaboré par les intérêts financiers qui mènent le monde, possèdent les médias, achètent les fonctions gouvernantes électives via le financement des campagnes électorales, impose la mort des idéologies  confinant à la mort des idées.

Le citoyen dépolitisé doit céder la place à un consommateur, sujet du Marché, tenu de ne pas  militer, de se mêler le moins possible de la chose publique, interdit de travailler à un monde meilleur, sommé de concourir  à la bonne marche des affaires.

Son énergie  ne doit viser qu’à l’acquisition de biens matériels.

Cet individualiste farouche, façonné par et pour le commerce, doit déserter les meetings politiques, ne pas se syndiquer, ne pas participer à une action collective, et ne fréquenter que les centres commerciaux, offrir à son  fils, vieilli prématurément, le rêve d’une école de commerce où il apprendra à exploiter autrui.

Malheur, à ceux qui osent remettre en question le système mercantile et déprédateur mondialisé !

Les médias sous contrôle en feront des « extrémistes », de dangereux  radicaux de gauche, de droite, d’écologie ou d’ailleurs,  tous parias décalés, réfractaires au conformisme béat imposé aux « veaux à l’engrais », captif de l’économie libérale.

Les dogmes de cette pensée sont inscrits dans le bronze des traités internationaux et l’Europe, qui fut d’abord un Marché Commun, négocie, très discrètement, en dehors de tout débat démocratique, un accord de libre échange «(Le TAFTA) avec les Etats-Unis, renforçant le poids toxique du commerce, la loi des entreprises privées, le choix du profit et de l’exploitation de la nature, de l’animal et de l’homme.

S’opposent à ce traité et à cette dérive mercantile des forces disparates comprenant des nationalistes, des écologistes, des alter-mondialistes de gauche, rejetés, les uns et les autres, par le système, aux marges de la société, par les organes de diffusion de la pensée dominante.

Par-delà les aspects purement techniques, le traité en discussions secrètes prévoit l’arbitrage privé des conflits, l’alignement sur les normes les moins protectrices, la mainmise des intérêts financiers et spéculatifs sur les normes sociales et environnementales.

Cette politique, parfaitement antidémocratique, repose sur une notion présentée comme allant de soi : l’exploitation.

Or, il conviendrait, un instant, de s’interroger sur la portée éthique et pratique de la notion même « d’exploitation ».

Arrogant, avide, dominateur, conquérant, irresponsable et irrespectueux, l’homo economicus exploite.

Il ose s’affirmer « exploitant agricole », ne mesurant plus, dans sa déchéance éthique, ce que le mot porte de pulsions de mort.

Il exploite, c’est-à-dire, pille les ressources planétaires.

Il exploite les animaux dits de rente abaissés à de simples marchandises, misérables êtres sensibles, niés dans leurs sensibilités d’êtres, pour le profit.

Il exploite la nature, la condamnant inexorablement à la disparition totale aux termes d’incessants aménagements qui sont de pures agressions.

Ainsi, à l’heure où la France convoque les dirigeants de toutes les nations, à PARIS, pour discourir sur le climat, des élus cupides et malfaisants osent proposer d’implanter des circuits automobiles, en zones forestières, sans doute pour lutter contre les gaz à effets de serre !

L’homo economicus exploite, en bout de course, l’homme lui-même, faisant de ses semblables de simples agents du Marché, producteurs que l’on instrumentalise, puis que l’on rejette, si le profit l’exige.

Car, le profit commande et si, chaque jour, des bulles putrides remontent à la surface, si telle firme, tel patron, telle corporation révèlent une turpitude, une triche, c’est tout le système qui repose sur la frénésie de l’appât du gain.

Le libéralisme économique est une corruption permanente, parfois légale, parfois délictueuse, mais toujours funeste pour l’arbre, l’animal et l’homme.

Face à ce système économique impliquant, à un terme indéterminé mais certain, l’asphyxie planétaire, il y a lieu de saluer les radicaux, tous les radicaux, immunisés contre l’anesthésie des consciences.

Être radical, c’est aller à la racine des choses.

C’est refuser le jeu malhonnête de la pure « communication », pour accéder à l’expression de propositions claires, sans concession, prélude à tous les reniements.

La vie est menacée par ceux qui exploitent, artificialisent, polluent, tuent, aménagent, bétonnent, déboisent, piègent, fusillent, souillent, sèment la mort, les déchets, les pesticides.

Être radical, c’est dire la vérité, sans lâcheté, ni souci de plan de carrière.

C’est demeurer éveiller et crier à ce monde infernal, exterminateur de la nature, tortionnaire de l’animal, avilissant pour l’homme  : assez d’exploitations !

 

Gérard CHAROLLOIS

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