L'hommage à Rémi Fraisse de France Nature et Environnement

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Communiqué de France Nature et Environnement du 1er Novembre 2014


Ce samedi ensoleillé d’octobre, Rémi Fraisse, 21 ans, est allé manifester à Sivens parce qu’il estimait, comme beaucoup d’entre nous, que le projet de barrage sur le Tescou, menaçant une zone humide, était une aberration. Il ne rentrera jamais chez lui. Rien ne peut justifier la mort d'un homme. Elle est encore plus insoutenable lorsque c’est l’intérêt général qu’il défendait.

Nous pensons d’abord à la douleur et au chagrin de sa famille, de ses proches. A la tristesse de ses amis naturalistes qu’il côtoyait à Nature Midi Pyrénées, où il était bénévole depuis quelques mois. Nous nous associons à leur peine et je veux les assurer de notre soutien. Nous n’avons pour l’instant aucune information sur l’organisation de ses obsèques. Si elles sont publiques, je souhaite m’y rendre. Je tiens aussi à vous remercier pour tous les messages de soutien que vous nous avez adressés. En parallèle, FNE a reçu des dizaines de messages de sympathie de nombreuses organisations écologistes, syndicales…

Dans notre mouvement, l’émotion est grande. Rémi Fraisse nous rappelle le militant, la militante, que nous sommes, que nous avons été. Le jeune homme que l’on nous décrit ressemblait à tous ceux qui franchissent un jour la porte de nos associations, pleins d’enthousiasme, prêts à prendre le relais des générations précédentes, à contribuer à leur façon à la protection de la nature. Pour Rémi, c’était en pistant la Renoncule à feuilles d’ophioglosse, une petite fleur jaune protégée. Nous en avons fait le symbole de notre hommage au jeune naturaliste.

Cette fleur, que vous pouvez télécharger ici http://www.fne.asso.fr/images/eau/testet-sivens/sivens_fleur_r_fraisse_ok_5cm.jpg,  sera notre unique signe de ralliement dimanche à 16 heures, lors du sit-in que nous organisons à Paris devant le Mur pour la Paix, sur le Champ de Mars. Plus que jamais, il est important de témoigner de notre solidarité et de notre unité, en étant les plus nombreux possibles. Nous adopterons une posture non-violente, mais résolue.

Pour en savoir plus : http://www.fne.asso.fr/fr/lagenda-complet/lagenda.html?cmp_id=20&news_id=13907

En Midi-Pyrénées, à partir de 15:00, un sit-in a lieu, organisé par FNE Midi-Pyrénées, sur le site de la ZAD du Testet (Tarn) où seront plantés des arbres en la mémoire de Rémi Fraisse. Pour en savoir plus : http://www.fne-midipyrenees.fr/sit-in-pacifique-en-memoire-de-remi_7-actu_245.php

Ne pouvant être sûrs de leur caractère pacifiste, nous n’avons pas relayé les autres appels à rassemblement. Si toutefois de votre côté vous vous joignez aux manifestations qui auront lieu partout en France, n’hésitez pas à arborer le symbole de la renoncule http://www.fne.asso.fr/images/eau/testet-sivens/sivens_fleur_r_fraisse_ok_5cm.jpg , et à rappeler que la volonté de la famille de Rémi Fraisse est qu’il n’y ait pas davantage de violence. Nous devons la respecter. De la même manière, pour respecter les souhaits de ses proches, n’utilisez pas la photo de Rémi Fraisse.

Si vous ne pouvez pas être avec nous dimanche, nous vous invitons à poser une bougie sur le rebord de votre fenêtre dimanche soir à 18:00 et à arborer la renoncule, en signe de soutien.

Il est essentiel que toute la lumière soit faite sur les circonstances exactes de la mort de Rémi Fraisse, c’est ce que j’ai notamment exprimé directement à Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur. Soyons très clairs : pacifistes par nature, nous condamnons fermement, sans ambiguïté, toute forme de violence, de la part des manifestants comme des forces de l’ordre.Cette non-violence est inscrite dans l’ADN de notre fédération. A Sivens, depuis de longues semaines, les militants écologistes dénonçaient une sévère répression policière, disproportionnée face à leurs contestations pacifiques. En septembre, j’avais directement alerté Matignon sur les risques d’embrasement sur place. Réponse : « Toutes les procédures ont été respectées » !

Auparavant, deux ans durant, les pouvoirs publics se sont montrés sourds aux arguments et aux protestations du Collectif pour la Sauvegarde de la zone humide du Testet, de Nature Midi-Pyrénées, de FNE Midi-Pyrénées. Ce refus du dialogue rend l’Etat responsable du pourrissement de la situation et de ses conséquences dramatiques. Alors que la démocratie et le dialogue restent les meilleures des réponses face à la violence. C’est pourquoi j’ai proposé au Premier Ministre « un choc de démocratisation » pour permettre d’enfin assurer une prise en compte réelle de nos argumentaires.

Aujourd’hui, l’heure est au recueillement, à l’apaisement. Le temps du débat viendra bientôt. 

Denez L’Hostis,
Président de France Nature Environnement

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