Le deuxième grand massacre


Communiqué de la Convention Vie et Nature du  10 Mars 2014  - Jean Paul PERONNET / Secrétaire Général de la CVN.


Samedi 8 mars, ils étaient des milliers à se masser le long des cours d’eau, dès les premières lueurs de l’aube, pour avoir le "bon emplacement". Bien entendu, depuis la veille, les médias télévisuels nous montraient ces "braves gens" (encore des amoureux de la nature et des animaux) dans leurs préparatifs, parfois hauts en couleurs, mais dont la finalité est la même que celle des chasseurs : tueur, encore, inlassablement, exterminer…
Comme me le disait un de mes proches voisins vendredi soir : "C’est que, à 90€ la carte, va falloir l’amortir !!!" : Triste phrase qui veut tout dire : on achète le droit de tuer, de se livrer à un massacre. Peu importe la souffrance de ceux qui ne peuvent même pas gémir, crier leur douleur, ou la manifester d’une quelconque manière… Partant de là, "le poisson ne souffre pas", dans la plus pure théorie descartienne de l’animal-machine.
Regardons de plus près ce qu’est "l’activité" pêche :
- des lâchés de poissons d’élevage, d’espèces bien définies, quelques jours avant l’ouverture, afin de satisfaire les "clients" : tout comme pour la chasse, on artificialise les milieux.
- des rejets de plombs dans la nature : tout comme la chasse, les rejets directs et indirects liés à l’activité participent à la pollution des milieux.
- une recherche de la rentabilité de l’investissement en matériels, carte, etc … : tout comme la chasse : est-ce cela aimer la nature ?
- massacrer, tuer, exterminer : sans lâchers de poissons, les rivières seraient redevenues stériles, soumises à une pression de pêche trop forte : tout comme la chasse où sans les lâchers de "gibiers", il n’y aurait plus rien à tuer.
- et pour en finir dans ce comparatif, la pêche connait elle aussi ses "nuisibles", même s’ils ne sont pas officiels : le poisson-chat, le héron, le ragondin … tous ces animaux que les pêcheurs accusent de tous les maux et de la disparition de certaines espèces : mais qu’ils ont bon dos !

Quant à la pêche soi-disant raisonnée, la fameuse pêche "No Kill", elle n’est ni plus ni moins qu’une façon pour certains de se donner bonne conscience : combien de carpes et autres victimes ai-je vu agoniser le long des grilles des prises d’eau des barrages où mon métier m’appelle, le ventre en l’air le lundi matin ? Elles sont les tristes victimes des concours de pêche du week-end car même sans ardillon, un hameçon perfore les parois, arrache les ouies, les viscères, et le poisson va mourir plus loin, hors de la vue de son tueur, agonisant des heures durant….
Après six mois de tueries terrestres, à peine la saison de chasse achevée, six mois de tueries aquatiques débutent. Sans arrêt, l’homme est en guerre contre la nature : quand cela cessera-t-il et comprendra-t-il qu’une vie est une vie, et que
nous devons faire preuve d’empathie pour toutes les espèces, issus comme nous tous du même noyau originel ?

JP PERONNET
Secrétaire Général




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