Rapport Avril 2013
Bien qu’il ne me soit pas possible de poster directement dans Facebook, ma page sera mise à jour pour moi jusqu’à ce que je sois à nouveau capable de le faire moi-même.
Nos trois navires, le Steve Irwin, le Bob Barker et le Sam Simon, sont arrivés au port de Williamstown sans incident, et ils ont été accueillis chaleureusement par les amis, les familles et les sympathisants. La police fédérale australienne n’est pas montée à bord des navires comme elle l’a déjà fait par le passé, quant à la douane et à l’immigration ils ont été passés rapidement et sans problèmes. Après cinq mois en mer pour leSteve Irwin, et trois pour le Bob Barker et le Sam Simon, les équipages étaient vraiment contents de regagner la terre ferme, et particulièrement heureux de rentrer après le succès de cette dernière saison d’interventions contre les activités illégales de chasse à la baleine menées par la flotte baleinière japonaise.
Alors maintenant, après avoir bloqué les baleiniers en mer, nous allons les combattre devant les tribunaux. Je suis certain que la justice prévaudra, et que les accusations mensongères portées contre Sea Shepherd et contre moi-même seront démenties preuves à l’appui.
Mais quoi qu’il advienne, reste que le Sanctuaire Baleinier de l’Océan Austral est un sanctuaire de fait et de droit, qu’empêcher des baleines de se faire abattre dans un sanctuaire baleinier est un acte juste, et c’est à cela que, tous, nous nous consacrons.
L’équipage international des bénévoles Sea Shepherd, sur les quatre bateaux, a fait un travail incroyable cette année. J’espère que beaucoup d’entre eux reviendront s’il nous faut recommencer. Certains le feront, et d’autres non. C’est un grand engagement de prendre tant de temps et tant de risques dans des conditions météorologiques aussi froides et imprévisibles, un environnement hostile et loin de tout, et sans recevoir le moindre salaire. Beaucoup de membres d’équipage ont fait des sacrifices personnels pour rejoindre la campagne. Certains ne pourront pas se permettre de revenir, mais je suis cependant certain qu’il y a beaucoup de gens passionnés qui attendent l’opportunité de signer pour la prochaine campagne.
Entre-temps il nous faut réparer nos bateaux. Cela nous pose un problème, parce que Sea Shepherd USA ne peut pas financer la réparation des navires. Alors nous cherchons des soudeurs, des mécaniciens, des électriciens, des charpentiers et des plombiers en plus des dons d’argent et de matériel venant d’Australie.
Quant à moi, je reste en mer, hors d’atteinte des tentacules longs et puissants d’un Japon en colère. La situation est ce qu’elle est, et le fait même que le Japon souhaite si désespérément me réduire au silence me conforte dans la certitude que nous causons un tort immense à ses opérations de chasse à la baleine.
Le Japon est un pays riche et puissant, et les Japonais sont habitués à prendre ce qu’ils veulent en mer sans rencontrer d’opposition. Moi je ne suis qu’un simple individu, et Sea Shepherd n’est qu’une petite ONG, mais nous avons mis à genoux leur sacro-saint programme de massacre de baleines.
Les baleiniers ont l’argent, l’influence politique, et une armée d’avocats et de sociétés de relations publiques. Ils ont l’entier soutien du gouvernement japonais, et ils sont soutenus par les Yakusa.
Nous, nous n’avons que la passion de gens du monde entier qui veulent que les baleines ne soient plus chassées et que les sanctuaires baleiniers soient protégés. Je pense que cette passion est plus forte que la cupidité, et qu’elle nous permettra de rejeter les baleiniers hors de l’Océan Austral.
Peut-être perdrons-nous, les tribunaux peuvent nous détruire, le Japon peut me capturer et m’enfermer pour des années ou pour toujours. La flotte baleinière peut revenir avec plus de subsides et le soutien de l’armée.
Mais si ce n’est pas moi qui conduis les navires de Sea Shepherd, d’autres le feront. S’ils mettent Sea Shepherd en pièces, une autre organisation se lèvera. S’ils détruisent nos navires, ils seront remplacés.
Je suis certain que, tant que le Japon essaiera de tuer des baleines dans le Sanctuaire, quelqu’un s’y opposera.
Si nous ne sommes pas capables de protéger des baleines dans un sanctuaire baleinier, nous ne serons pas capables de protéger quoi que ce soit en mer de l’éradication au nom de la myopie et de la voracité humaines.
L’Opération Zéro Tolérance est officiellement terminée. Sea Shepherd va maintenant poursuivre, travailler dans le cadre d’autres campagnes pour protéger les dauphins de Taiji, les globicéphales des îles Féroé, les phoques de Namibie, les requins du Pacifique Sud, les thons méditerranéens, les poissons au large des côtes africaines, et la Réserve Marine du Parc National des Galapagos.
A chacun d’entre vous, qui avez fait de l’opération Zéro Tolérance un succès, j’adresse un "Merci" sincère et reconnaissant.
Paul Watson.