L'EDITO DU PRESIDENT
Il y aura un avant et un après colloque " La prédation : connaître pour vivre ensemble " !
De l'avis des 650 participants, notre colloque " La prédation : connaître pour vivre ensemble " a été largement à la hauteur de nos espérances. Non seulement,
il nous a fait vivre deux journées de pur bonheur avec des communications d'une qualité scientifique enthousiasmante mais il aura aussi permis de renforcer
ou renouer les liens entre naturalistes et communauté universitaire, de reprendre du cœur au ventre dans notre combat pour la protection de la Nature.
Quant aux absents, ils auront certainement une seconde chance !
Nous avons, en particulier, pu prendre la mesure de l'importance des petits prédateurs, comme le renard et les mustélidés qui figurent encore sur la liste
infâmante des dits " nuisibles ". Ils sont victimes de destructions acharnées, notamment par piégeage et déterrage. C'est aussi sans compter avec les destructions
collatérales d'espèces non classées nuisibles comme l'hermine, voire protégées comme le chat forestier. Et tout ceci sous couvert de services rendus alors
qu’il s’agit de satisfaire la cruauté de quelques adeptes de pratiques barbares d'un autre âge et indignes d'une société civilisée. Cette destruction massive
des petits prédateurs porte un préjudice considérable à l'agriculture en supprimant de précieux auxiliaires. Elle est légitimée par une de ces nombreuses
commissions administratives où nos associations siègent : les Commissions Départementales de la Chasse et de la Faune Sauvage ou CDCFS. La composition
de ces dernières est extrêmement déséquilibrée en faveur des représentants de la communauté cynégétique et des organismes qui la soutiennent inconditionnellement,
ce qui empêche toute possibilité pour nos associations de se faire entendre. Aussi, sur la proposition de certains participants, la FRAPNA a rédigé une
motion demandant la suppression des CDCFS
Nous avons aussi, à travers le malheureux exemple du milan royal en Auvergne, pu nous rendre compte de l'impact considérable des campagnes d'empoisonnement
des campagnols terrestres par la bromadiolone, un puissant anticoagulant qui contamine toute la chaîne alimentaire. Mais comment peut-on concilier production
fromagère dite de qualité et contamination du sol et de toute la chaîne trophique !? En Rhône-Alpes, les producteurs de fromage AOC ont bien compris cette
incompatibilité entre un empoisonnement massif de l'écosystème et une production labellisée permettant de garder des revenus décents. Alors, pourquoi nos
voisins Auvergnats et Franc-Comtois ne pourraient-ils pas, eux aussi, sortir de cette impasse qui ne fait que pérenniser les pullulations de rongeurs en
exterminant leurs prédateurs. Il est temps de faire monter la pression car un nouvel arrêté ministériel qui voudrait étendre l'usage de la bromadiolone
aux autres espèces de campagnols est en cours de rédaction par le gouvernement . Aussi, la FRAPNA, avec l'appui de la LPO Rhône-Alpes, a rédigé une seconde
motion demandant l'interdiction de l'usage de la bromadiolone
et des autres anticoagulants en zone naturelle ou agricole.
A vos écrans pour soutenir ces deux motions qui, si nous sommes nombreux à les soutenir, feront bouger les lignes et reculer les destructeurs de la Nature
et des écosystèmes que sont les piégeurs et les empoisonneurs, appuyés par leurs fédérations et syndicats nationaux respectifs.
Eric FERAILLE, Président FRAPNA.